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Menaces sur la biodiversité : des chercheurs mettent en garde

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Étant soumise à des menaces «assez sérieuses», en raison notamment de la surexploitation, la biodiversité en Algérie risque de pâtir d’une dégradation progressive. Ce sont les craintes qu’ont exprimées des chercheurs, mercredi dernier, au cours d’une rencontre ayant pour thème «Les Plantes aromatiques, médicinales et à parfum», organisée à Alger. En effet, Sahraoui Bensaïd, chercheur à la faculté des sciences biologiques de l’USTHB, a fait observer que la biodiversité est soumise à des menaces assez sérieuses. Il a mis en cause des actions de dégradation générées par les mauvaises pratiques d’exploitation et de gestion des milieux par l’homme. Dans une étude sur les plantes médicinales chez les Touareg du Hoggar, le chercheur a identifié d’autres menaces qui pèsent sur la biodiversité telles que la surexploitation de la végétation en vue de la production commerciale de bois et de charbon, la collecte anarchique de plantes médicinales et fourragères, ainsi que le surpâturage et les techniques agricoles inappropriées ou encore des pratiques inadéquates en matière de tourisme. Aussi, ce chercheur a relevé que le développement de la commercialisation à grande échelle, y compris en direction des marchés des pays limitrophes (Mali, Niger et Libye) de ces ressources, a généré «le phénomène récent de leur surexploitation, spécialement dans un rayon de 200 km autour des centres urbains, cas de Tamanrasset». Sur les 73 espèces endémiques répertoriées jusqu’ici, 36 sont considérées comme gravement menacées, notamment l’olivier de Laperrin, a indiqué le chercheur. Un autre chercheur, Rachid Meddour, relevant de la faculté des sciences biologiques et des sciences agronomiques l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a abondé dans le même sens et identifié d’autres menaces. En effet, il a révélé être sollicité par des laboratoires pour les approvisionner avec des échantillons de plantes du Parc du Djurdjura pour effectuer des analyses. Les quantités demandées par ces laboratoires peuvent conduire à leur disparition, a signalé le chercheur. D’autres dégâts sont à faire endosser à l’agriculture qui utilise des engrais et des pesticides qui entravent l’évolution de ces plantes d’où peuvent être retirées des substances utiles, a également expliqué le chercheur. Afin de faire face à la dégradation de la biodiversité en Algérie, les deux chercheurs ont joint leur voix, préconisant des méthodes non destructives de la récolte de ces plantes ainsi que la création de jardins destinés à cette culture. En sus de cela, des recherches scientifiques sont recommandées sur les nombreuses familles de plantes afin de tenter de mettre sur le marché des produits issus de cette recherche au lieu de continuer à les importer. En effet, quelque 4 000 plantes existent en Algérie et 600 plantes peuvent être utilisées et commercialisées au plan médicinal, souligne Rachid Meddour. En Algérie, l’usage des plantes médicinales s’inscrit dans le cadre de la médecine traditionnelle mais aucune disposition réglementaire n’existe pour appuyer l’usage officiel de la phytothérapie et des plantes traditionnelles en thérapeutique, a soutenu quant à lui Abdelmalik Belkhiri, professeur au laboratoire de pharmacognosie à la faculté de médecine de Constantine. Selon ce chercheur, plus de 35 000 plantes sont utilisées dans le monde dans des industries comme la pharmacie, la phytothérapie, l’herboristerie, cosmétiques, hygiène et le bien-être. Le marché mondial des plantes aromatiques et médicinales est estimé à environ 64 milliards de dollars en 2011 et, à lui seul, le marché mondial des médicaments à base de plantes devait atteindre près de 33 milliards en 2013. Le Jardin d’Essais du Hamma à Alger a abrité mercredi dernier le 2ème Salon des plantes aromatiques, médicinales et à parfums. Au cours de cet évènement, les chercheurs ont préconisé la valorisation de ce genre de plantes pour un développement durable des territoires. M. D.

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