Accueil ACTUALITÉ Médicaments interdits d’importation : vers une liste élargie à 385 produits

Médicaments interdits d’importation : vers une liste élargie à 385 produits

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L’Algérie se place bien au-delà des normes mondiales courantes dans le domaine de l’importation des produits pharmaceutiques. Un éventail de plus 5800 médicaments sont importés annuellement, alors que les standards internationaux limitent ce nombre à 1500. C’est sans doute l’une des raisons qui a poussé les pouvoirs publics à frapper du sceau de l’interdit, récemment, l’importation de 251 médicaments.
Cette liste devra être élargie pour toucher 385 autres produits, a assuré Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, jeudi dernier, à l’Assemblée populaire nationale (APN). Il faut dire que loin des décisions prises dans ce secteur, l’impératif de revoir à la baisse la facture globale inhérente à l’importation a été l’un des segments constituant le plan anticrise élaboré par le gouvernement, pour arrêter la saignée causée au Trésor public au moment où le recul des ressources de l’état va crescendo. Pour revenir au médicament, l’Algérie a importé pour 2,41 milliards de dollars en 2014 contre 2,19 Mds Usd durant l’année d’avant. Des chiffres qui donnent du tournis et qui, plus est, contribuent grandement à la hausse du montant global des importations qui tournent autour de 60 Mds Usd par an. Même si, et pour Boudiaf, la décision d’imposer ces restrictions a été prise en dehors et avant que le pays ne subisse le contexte inhérent à la chute des prix du pétrole, dont le processus était en marche depuis le mois d’août 2014. S’exprimant en partie à ce sujet lorsqu’il a tenu à répondre à une question d’un élu de la deuxième chambre du Parlement, le ministre a indiqué que cette mesure vise initialement l’assainissement du marché du médicament, mais aussi, et dans un second lieu, la promotion et la préférence du produit national. Ceci dit, cette décision pourrait avoir comme finalité d’amener ce secteur à contribuer davantage à la réduction, dans son ensemble, de la facture de l’importation, comme cela a été fortement recommandé par l’Exécutif national. Néanmoins, Boudiaf estime que réduire le volume des produits ne signifie pas pour autant la baisse de la valeur des marchandises en question. En revenant sur le potentiel productif dont dispose le secteur, le membre du gouvernement a révélé que quelques 142 usines de fabrication de divers produits pharmaceutiques sont répertoriées sur l’ensemble du territoire national. C’est ce qui peut constituer selon lui un palliatif aux nombreux produits interdits à l’importation, ceci en plus de la réalisation de 17 autres projets en mesure de satisfaire 40% du marché national. Boudiaf ne manque pas d’ambitions. Plus au-delà des mesures prises, il table de propulser ce secteur et de le réorienter vers l’exportation. Ainsi, à en croire ses propos, d’ores et déjà, 553 demandes d’enregistrement concernant des produits pharmaceutiques ont été accordées à différents fabricants opérant dans ce domaine, lesquels opérateurs manifestent leur désir d’exporter leurs produits, selon le premier responsable de la Santé. à souligner, que le même ministre s’est fixé comme objectif d’atteindre 70% en termes de la consommation nationale globale en cette matière. Ces restrictions ne risquent-elles pas de causer des pénuries sur le marché local du médicament ?, avec toutes les retombées que cela aura sur les personnes malades, surtout les cas chroniques. Le ministre a rassuré quant bien même ils sont interdits à l’importation, les produits en question sont disponibles, du fait qu’ils sont fabriqués sur le territoire national.
Farid Guellil

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