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Médias français et espionnage

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Dans son dernier numéro, du 1er mai, le magazine français « l’Express » a voulu faire croire à l’opinion française, qu’il publie des révélations « inédites » sorties tout droit des archives secrètes. À propos de quoi ? Le titre « accrocheur » de ce magazine répond : « Entre espions français et algériens, soixante ans de coups tordus et de petits arrangements ».
En réalité, les « limiers » du magazine remontent jusqu’en 1808, à l’époque de Napoléon Bonaparte et de son « espion » Vincent Boutin. Pourquoi le choix de ce sujet d’espionnage maintenant ? Et pourquoi avoir qualifié de « révélations inédites » d’anciennes informations « réchauffées » ? En vérité, le cas des espions français qui ont sévi en Algérie n’a été que très peu abordé. Par contre, le trait a été forcé contre l’espion algérien, Rachid Tabti, qui s’était infiltré jusqu’au quai d’Orsay et qui a grandement aidé à la nationalisation des hydrocarbures par le président Houari Boumediene, le 24 février 1971. D’ailleurs la radio française « RTL » a repris, in-extenso « l’Express » sur la partie du dossier concernant Rachid Tabti. Pour faire de l’Algérie « une usine à espions », le magazine a ajouté Messaoud Zeggar et Cherif Guellal, respectivement homme d’affaires algérien et l’ancien ambassadeur algérien aux États-Unis, dans le rôle « d’agents secrets » algériens dans le continent américain. Oui mais, direz-vous, jusque-là, où est l’intérêt de ces médias à « réchauffer » de vieilles histoires d’espionnage (faussement inédites) entre l’Algérie et la France. Et beaucoup moins l’inverse. Pour la simple raison que ces médias français ont surestimée leur intelligence et leur expertise en propagande.
Alors qu’avec ce sujet, ils se sont tirés une balle dans le pied. Ils pensaient pouvoir aider leur justice qui maintient en prison notre agent consulaire malgré son dossier vide si ce n’est « le bornage de son téléphone » aux environs du domicile du traitre Amir dz, de son vrai nom Amir Boukhors. Or ce ne sont pas des exemples vieux d’un demi-siècle qui rendront plus accablant le dossier de notre diplomate. Sans compter que cette affaire de Boutin, vieille de plus de deux siècles, n’a jamais tenu la route. Les Bacri et Busnach- ainsi que le consul Deval- avaient leur réseau sur tout le territoire algérien. Le choix de Sidi-Ferruch comme lieu idoine de débarquement du corps expéditionnaire français ne pouvait pas leur échapper.
Point besoin d’un espion venu de très loin. Ces médias français ont étalé leur parti pris en masquant les noms des cinq espions français (sous couverture d’experts-comptables) qui ont été échangés avec les algériens Rachid Tabti et Ouali Boumaza.
De plus, ces « révélations » démontrent que l’espionnage algérien n’a pas de temps à perdre avec des collabos médiatiques. Il est dans des missions de haut niveau et très complexes. On a presque envie de dire merci à « L’express » et à « RTL » d’avoir présenté, sans l’avoir voulu, les services de renseignements algériens de manière très élogieuse. Tels qu’ils sont !
Zouhir Mebarki

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