Dans sa tentative de se dédouaner du dernier massacre de migrants subsahariens, le Maroc se couvre de ridicule. Le Makhzen déploie de grands efforts pour fuir sa responsabilité dans ce crime commis de sang-froid en détournant l’attention de l’opinion internationale sur l’Algérie qu’il a accusé d’être derrière les faits dramatiques qui ont soulevé une vague d’indignation internationale.
Les tentatives du Makhzen relayées par son ambassade à Madrid, des sites et des journaux qui lui sont affiliés, ont tenté d’impliquer l’Algérie dans une affaire où le Maroc endosse la responsabilité. Pour lui, les services algériens auraient mis sur pied des équipes, qu’ils ont entrainées avant de leur faire passer les frontières et leur donner l’ordre de faire avancer les migrants vers la barrière séparant le Maroc de l’enclave de Ceuta et Melilla. Ces accusations, farfelues et dénuées de fondements ont poussé l’envoyé spécial chargé du dossier du Sahara occidental et du Maghreb, Amar Belani, à réagir en affirmant que le « Maroc n’a pas le courage pour supporter l’affront ». Il a estimé que les frontières algériennes ne sont pas perméables et sont sécurisées pour réduire la marge de manœuvre de la mafia du narcotrafic qui se livre à une guerre de la drogue, bénie par Rabat, contre l’Algérie. Il a estimé que les services de sécurité algériens veillent au grain et ont imperméabilisé la frontière Ouest conformément aux résolutions internationales et des accords conclus entre l’Algérie et son voisin. Ces accusations du Maroc sont la preuve que, aussi bien Rabat que Madrid sont dans la gêne et sont à la recherche d’une issue pour se dédouaner du crime commis de sang-froid par la police marocaine et la Guardia civile espagnole. Sur le plan international, la vague de contestation prend chaque jour de l’ampleur et sous la pression d’ONG et d’organisation de défense des droits de l’Homme, certains gouvernements pourraient réagir dans les prochains jours pour se joindre aux appels à l’ouverture d’une enquête indépendante et transparente sur les faits graves qui se sont déroulés, vendredi dernier derrière la grille séparant le Maroc de l’enclave espagnole de Mellila.
L’ONU et l’UA exigent des enquêtes sérieuses
L’ONU a demandé officiellement au parquet général espagnol l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat de près d’une trentaine de migrants subsahariens. Cet appel de l’ONU, pourrait faire l’objet, dans les prochaines heures, d’une résolution du Conseil de sécurité puisque des Etats membres de l’Union africaine ont tenté de réunir les soutiens à un appel pour une réunion d’urgence de cette instance. Et l’instance sécuritaire onusienne est belle est bien annoncée de réunion hier. Il y a quelques jours, le secrétaire général de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki, a exigé des autorités marocaines et espagnoles de faire toute la lumière sur ce drame qui sent, à mille lieux, l’acte raciste. Il faut rappeler que depuis les années quatre-vingt-dix, le Maroc a toujours géré le dossier des migrants en foulant aux pieds les lois internationales qui reconnaissent le droit d’asile aux réfugiés. Des migrants subsahariens rencontrés à l’époque dans le campement de Oued Jorji à Maghnia avaient fait état du traitement que faisait subir la gendarmerie royale à ceux qui tombaient entre leur mains. « Ils nous dépouillaient de nos maigres biens, de notre argent avant de nous renvoyer, sous la menace de fusils, vers la frontière algérienne. Des femmes ont été même violées avant de se faire renvoyer vers l’Algérie », avaient indiqué à l’époque des migrants. Et l’histoire retient encore le supplice de cohortes de migrants subsahariens qui étaient arrêtés, conduits vers un camp dans la région de Tan Tan avant d’être embraqués dans des bus et relâchés aux frontières avec la Mauritanie, avec tout juste une petite ration d’eau. Plusieurs sont morts perdus dans l’immensité du sud de faim et de soif. Plusieurs routiers avaient fait état de cadavres de subsahariens découverts dans la région nord de la Mauritanie. Cet épisode avait même suscité des réactions d’ONG et du Vatican qui avait dépêché des missions ecclésiastiques pour recueillir les témoignages de rescapés. Pris la main dans le sac, le Maroc et l’Espagne de Pedro Sanchez sont en train de créer un épais écran de mensonges pour se dédouaner d’un crime commis de sang-froid et qui pourrait, dans un proche avenir les mettre au banc des accusés puisque des associations et des ONG ont entamé un travail de recueil de témoignages et de preuves pour constituer un dossier qui pourrait désigner les responsables de la mort tragique de migrants subsahariens et les conduire devant le Tribunal pénal international.
Slimane B.