Le Maroc risque de terminer l’année comme il l’a commencé. En janvier 2025, la jeunesse, longtemps marginalisée pour une couche sociale qui ne figure pas dans les plans du Makhzen, a crié son ras-le-bol. Et pour cause, alors que les fléaux sociaux et la mal-vie rongent une jeunesse en quête d’un débouché, le Maroc engage des investissements massifs pour organiser la CAN. Les autorités ont dépensé des centaines de millions $ pour réaliser des stades à côté d’une population qui ramasse les miettes pour subvenir à ses besoins élémentaires. Le contraste est frappant ! « On veut des hôpitaux avant les stades », ont crié les manifestants dans la rue réclamant travail, accès au logement, à l’éducation et aux soins. Le royaume a été aussi, durant toute cette année, secoué par les manifestations du front contre la normalisation et en soutien à la population de Ghaza qui se faisait massacrer par l’occupant sioniste. C’est sans compter les coups de colère récurrents des enseignants et autres personnels du corps de la santé. Deux corporations qui n’en finissent pas avec les déboires. À peine ces deux parenthèses fermées par la force sécuritaire brutale, l’entrée sociale a été émaillée par une grogne beaucoup plus engagée. Ainsi, la colère populaire contre le régime à atteint son comble en septembre dernier. Avec, notamment, l’entrée sur la scène de la protesta du mouvement « GenZ 212 ». La raison de la colère n’est pas moins légitime. Les jeunes marocains veulent en finir avec les pratiques révolues d’un régime monarchique prêt à sacrifier une autre génération de citoyens pour se maintenir au trône. Que demande le jeune peuple ? Le minimum vital tel que défini par la Pyramide de Maslow dans sa case de besoins physiologiques. (Manger à sa faim, s’habiller, dormir…) Les manifestations ont brisé l’omerta et fini même par faire sortir Mohammed 6 de sa léthargie. Mais la déception de la rue était totale. Le discours du roi n’a pas capté. Pour preuve, la jeunesse est revenue à la charge ces derniers jours avec des manifestations marquant une dizaine de villes du royaume. Face à cette réaction en chaîne, on s’interroge pour savoir pour combien de temps encore le Makhzen arriverait à tenir le coup ? C’est d’autant plus que d’autres épisodes viendront meubler la colère populaire. En effet, deux calamités – qui ont fort malheureusement été dramatiques pour les Marocains – risquent de mettre le feu aux poudres. La plus récente n’est pas loin qu’hier, à Safi, ville atlantique, où au moins 37 personnes ont péri à la suite de soudaines inondations. Cinq jours plus tôt, au moins 22 personnes ont été tuées suite à l’effondrement de deux immeubles à Fès, grande ville du nord marocain. Ces deux malheurs nous rappellent les sinistrés qui ont survécu au séisme d’Al-Haouz en 2023 (plus de 2900 morts et plus de 6000 blessés). Lesquelles victimes ont galéré des mois durant sous des abris de fortune. L’abandon était le seul sort qui leur a été réservé par le Makhzen.
Farid Guellil











































