La situation des droits de l’Homme « ne cesse de se détériorer au Maroc » et « les services sécuritaires et judiciaires fonctionnent à plein régime », selon Idriss Radi, père du journaliste marocain Omar Radi, arbitrairement détenu en raison de ses opinions.
Dans une lettre à son fils Omar Radi, qu’il a publiée sur sa page Facebook, Radi le père a affirmé que « les tribunaux du Maroc, en particulier ceux de Casablanca, distribuent désormais des années d’emprisonnement ferme à tous ceux qui y entreront ».
Dans ce sillage, il a évoqué la condamnation, vendredi, de la blogueuse et militante des droits humains Saida Al-Alami à deux ans de prison, assortis d’une amende, et la condamnation du militant Rabie Al-Ablaq à quatre ans de prison en lien avec le Hirak du Rif.
Cette dégradation de la situation des droits de l’Homme, a dit Idriss Radi, « a incité nombre d’associations marocaines et internationales de défense des droits de l’Homme et de nombreuses personnalités politiques et universitaires à exprimer leur solidarité avec les prisonniers d’opinion et leur condamnation des arrestations arbitraires et des peines injustes prononcées contre des journalistes, blogueurs et militants indépendants », réclamant la fin de l’emprisonnement de ces innocents, condamnés pour des motifs « montés de toutes pièces ».
Il a également mis en garde contre le recours à l’accusation de chaque personne osant exprimer sa solidarité avec les détenus, de « trahison, de servir des agendas étrangers, de viol, de blanchiment d’argent, d’injures aux institutions et de menace à la sécurité intérieure et extérieure du pays (…) », notant que ces agissements « ont atteint leur paroxysme ».
Dans sa lettre, Idriss Radi a écrit : « Arrêtez et donnez du répit aux officiers de police judiciaire, aux juges et au personnel pénitentiaire », avant de poursuivre : « Mais à qui dois-je m’adresser puisqu’un ministre nous apprend que le gouvernement a programmé la construction de 11 nouvelles prisons au moment où un autre ministre (du gouvernement marocain) annonçait la fermeture d’universités? ».