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MALGRÉ UN CORPS MÉDICAL DE PLUS DE 50 000 PRATICIENS : « Plus que malade, la Santé est mourante ! »

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En plus du coronavirus, actualité brûlante, l’invité du Courrier d’Algérie, M. Mustapha Khiati, a bien voulu partager son évaluation du système algérien de la Santé avec les journalistes présents. «On disait autrefois de la Santé qu’elle était malade. Aujourd’hui, elle est encore plus que malade, elle est mourante !», dit-il  avant d’énumérer les moyens dont le secteur s’est pourtant pourvu. «Nous avons un corps médical, entre médecins généralistes et spécialistes, qui dépasse 50 000 praticiens ; nous avons quelques 250 000 à 280 000 paramédicaux ; un staff pléthorique d’administrateurs ; des infrastructures qui couvrent tout le pays ; nous avons importé 700 scanners même si 350 n’ont jamais fonctionné ou sont en panne», dit-il.
Et d’ajouter : «Jamais l’Algérie n’a eu autant de moyens humains et matériels ! Jamais le secteur n’a connu une telle importance ! Mais les résultats sont très en deçà des attentes». Notre invité parlera d’un déficit flagrant en matière de gestion et de management. «Avec un budget de 5 à 6% du PIB (produit intérieur brut), on aurait pu faire des merveilles», dira M. Khiati qui rappellera qu’il y a des pays qui ne consacrent au secteur que 2 à 3% du PIB, à l’instar du Maroc (3%).

Les humeurs de l’ex-Président
M. Khiati accuse, en outre, le ministère de la Santé, ainsi que celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de n’avoir aucune stratégie, ni de feuille de route, ni, non plus, de priorités. « C’est un système qui agit en fonction des pressions », dit-il.
Explication : si des insuffisants rénaux organisent un mouvement de protestation, le ministère met en place un plan pour l’insuffisance rénale. Si les cancéreux font de même, le ministère met en place un plan cancer… L’invité du Courrier d’Algérie parlera, un peu avec amertume, d’une gestion selon les humeurs du moment. « Autrefois, le cancer a été un peu dorloté, parce que le frère de l’ex-Président est mort de cette pathologie. Puis le même président a donné des instructions de créer des centres de gériatrie parce que sa mère était malade.
Ces mêmes centres ont tous été reconvertis lorsque le même Président a perdu sa mère», dira-t-il. Et d’ajouter : «Nous vivions en fonction des humeurs du chef d’État».
Hamid F.

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