Les étudiants de l’université des Sciences et de la Technologie, Houari- Boumédiène de Bab- Ezzouar (USTHB) à Alger, ont entamé le premier jour de la semaine, hier, par un mouvement de protestation contre les symboles du pouvoir en place. Ils ont décidé de maintenir leur grève jusqu’à satisfaction des revendications populaires qui réclament le changement du système et le départ des anciennes figures. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé sur place pour empêcher les étudiants de se regrouper à l’extérieur de l’enceinte universitaire. La tentative d’improvisation d’une marche a vite tourné à la répression, les étudiants ont tenu donc un rassemblement à l’intérieur de la Fac, vu que les forces de l’ordre les ont empêchés de sortir à la rue, en fermant tous les accès du campus. Dès les premières heures de la matinée, des groupes d’étudiants ont envahi l’université de l’USTHB, hissant des banderoles exprimant leurs positions vis-à-vis des développements marquant la scène politique. Brandissant l’emblème national, les étudiants ont scandé plusieurs slogans pour « la rupture radicale avec l’ancien système et le départ de ses symboles, à leur tête, le chef de l’État intérimaire, Abdelkader Bensalah et son Premier ministre, Noureddine Bedoui. Près de quatre heures durant, les nombreux étudiants présents ont fait leurs les slogans entonnés vendredi dernier, par les milliers de manifestants aux quatre coins du pays. Brandissant pancartes, banderoles et l’emblème national, ils ont repris, à gorge déployée, nombre de mots d’ordre tels que : «L’Algérie est une République pas une monarchie», «Bensalah Dégage ! » ou encore « klitou labled ya sarakine » (Ô voleurs ! Vous avez dévoré le pays). Dans le même sillage des contestations, les étudiants grévistes ont appelé à juger les responsables de la corruption et de la dilapidation des ressources nationales, scandant des slogans hostiles au pouvoir… En ces moments très importants pour l’avenir du pays, les professeurs, pour leur part, étaient également là pour participer à la manifestation des étudiants. Ils ont décidé de rejoindre le rassemblement des étudiants, car ils savent qu’ils doivent être tous unis afin de réaliser cet objectif unanimement. Comme leurs pairs du reste du pays, les étudiants des universités de Biskra, Skikda, Tipasa et El-Taref tenaient, hier, à signifier leur adhésion au mot d’ordre de rejet du système politique en place. D’ailleurs, c’est le même scénario observé à l’USTHB qui s’est reproduit à l’université Chadli Bendjedid de la wilaya d’El-Taref, où le mouvement de grève des étudiants, à l’intérieur du campus, a été déclenché dès les premières heures. Ou encore, des centaines d’étudiants de l’École supérieure du Commerce de Koléa, à Tipasa, se sont élevés contre les symboles du régime. Ils ont organisé un referendum pour décider de reprendre les cours ou maintenir le mouvement de grève, finalement la plupart des étudiants votants ont opté pour la suspension des études, car 68% d’étudiants votaient pour la suite du mouvement de grève indéterminée. Entre autres, il est utile de noter que des appels à des marches d’étudiants, dans la plupart des villes universitaires, ont déjà été lancés sur les réseaux sociaux, avec, comme principaux mots d’ordre, le départ de tout le système et la dénonciation de la répression des manifestations pacifiques. Ces marches auront lieu, comme d’habitude, la journée du mardi.
Med Wali
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