Le candidat républicain Donald Trump a appelé, vendredi à Washington, les défenseurs des valeurs conservatrices américaines à se mobiliser en sa faveur, assurant que la présidentielle du 8 novembre était leur « dernière chance ». « Vous n’avez pas voté il y a quatre ans, mais cette fois-ci vous devez y aller, le 8 novembre, c’est votre dernière chance », a-t-il lancé lors d’une conférence annuelle rassemblant des milliers de militants de la droite du « Grand Old Party ».A moins de deux mois de l’élection présidentielle et au moment où les sondages prédisent un match plus serré qu’attendu entre le milliardaire républicain et la démocrate Hillary Clinton, Trump cherche à séduire tour à tour différents segments de l’électorat. « Laissez-moi vous le dire clairement: dans une administration Trump, notre héritage chrétien sera valorisé, protégé et défendu comme jamais auparavant », a-t-il affirmé à l’attention de la droite chrétienne évangélique.
Le candidat républicain s’est en revanche montré discret sur la question de l’avortement sur laquelle sa position a fluctué au fil des années. Au printemps, il avait provoqué une levée de boucliers en suggérant de punir les femmes qui avortent, avant de faire machine arrière. De nombreuses figures ultra-conservatrices devaient défiler à la tribune du Values Voter Summit, tel que l’ancien candidat à la primaire républicaine Rick Santorum. Ironisant sur son adversaire démocrate, pas assez solide selon lui pour occuper la présidence de la première puissance mondiale, il a vu dans le dernier essai nucléaire nord-coréen « un énorme échec de plus de la part d’une secrétaire d’État qui a échoué ».
Experts « effrayés » par Trump
De son côté, cette dernière a rencontré, vendredi à New York, des experts sur la sécurité nationale des deux camps politiques. Une cinquantaine d’entre eux, des républicains, avaient dénoncé en août l’incompétence de l’homme d’affaires new-yorkais, pourtant membre de leur famille politique, qui pourrait bien devenir selon eux « le président le plus dangereux de l’histoire américaine ».
« Les experts en sécurité nationale venus des deux camps sont effrayés par les propos du candidat républicain », a martelé Mme Clinton à l’issue de la rencontre. « C’est peut-être la raison pour laquelle cette élection est la plus importante depuis des générations ». « Je n’attends pas novembre », a-t-elle souligné.
« Je rassemble dès aujourd’hui des démocrates et des républicains car j’ai bien l’intention de me mettre au travail dès le premier jour », a-t-elle ajouté, jugeant que les défis étaient « trop importants » pour se permettre des approximations. Réaffirmant que la traque du chef du groupe État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, devait être « une priorité absolue », l’ancienne secrétaire d’État a promis de consacrer les ressources nécessaires à cet objectif.
Deux semaines avant le premier des trois débats prévus entre les candidats à la Maison-Blanche, le 26 septembre, Hillary Clinton et Donald Trump se rendent coup pour coup à chacune de leur intervention publique. Les invectives et la tension sont montées d’un cran cette semaine. L’ancienne secrétaire d’État s’est même livrée jeudi à un exercice qu’elle goûte peu, la conférence de presse, pour attaquer l' »antipatriotisme » de son rival, qu’elle a accusé de « préférer » le président russe Vladimir Poutine à Barack Obama. « Insultant » et « terrifiant », selon elle. Pour solidifier sa stature de femme d’État, l’équipe de campagne d’Hillary Clinton a par ailleurs annoncé qu’elle se rendrait dimanche à New York pour la cérémonie de commémoration du 15e anniversaire du 11-Septembre.
Loin de l’agitation de la campagne, l’actuel occupant de la Maison-Blanche, Barack Obama, à peine rentré d’une longue tournée asiatique, a profité d’un vendredi après-midi ensoleillé pour s’adonner à sa passion: le golf.
Il mettra mardi son charisme au service d’Hillary Clinton, qui en manque parfois, lors d’une réunion électorale commune prévue à Philadelphie.