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Macron entre deux feux

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Ce jeudi risque d’être un jour très mouvementé en France avec les manifestations d’ampleur annoncées dans les principales villes. Ce mouvement se veut citoyen et spontané. Autrement qu’il n’a ni organisateurs, ni hiérarchie. L’ordre de marche répond au mot d’ordre « Bloquons tout ». Ainsi, le scénario du 10 septembre dernier pourrait être réédité aujourd’hui. Mais avec beaucoup plus d’engagement et de détermination de la part des manifestants. Et pour cause, le pouvoir français qui fait la sourde oreille. En effet, l’arrogance du président Emmanuel Macron face au soulèvement populaire de la semaine dernière était frappante. Au lieu d’y faire face en s’adressant au peuple, il a brandi la « menace russe » dont « l’incursion de drones en Pologne » était employée comme arme de dissuasion. Car, après la chute du Premier ministre, François Bayrou, et de son gouvernement, la rue en exige plus en réclamant la tête du chef de l’Élysée. À supposer que menace extérieure sur la France il y a, Macron compte-t-il faire cavalier seul et faire front sans la population ? Il est, toutefois, vrai que Macron est connu pour être un champion des manœuvres dilatoires. Après avoir sacrifié Bayrou, il compte sur Sébastien Lecornu pour retarder l’échéance. Celui-ci prend tout son temps en quête de noms à sortir du chapeau pour former un prochain exécutif. Lecornu compose avec la classe politique, mais pas avec la rue. Cette rue représentée par les Français qui refusent de céder au diktat du pouvoir. Ils refusent de payer les pots cassés d’une politique budgétaire jugée anti-sociale. Ils refusent de se serrer la ceinture comme voudrait le leur imposer le président Macron dans le projet de budget 2026. Ce texte prévoit, dans sa quintessence, un effort de guerre et de travail. Le plan vise une économie de 40 milliards d’euros. Qui va en supporter le poids ? Macron compte l’endosser au peuple français. Il croit qu’il a le dos large pour porter le fardeau. Lecornu a-t-il les coudées franches, ou même la volonté et la conviction politiques d’ailleurs, pour changer la trajectoire de l’orientation budgétaire de son chef à l’Elysée ? En clair, il est demandé aux Français de se sacrifier dans le but d’amortir la dette publique. C’est-à-dire, payer de sa poche pour rembourser les intérêts des 3 300 milliards d’euros de dettes publiques. Le montant est estimé, pour cette année, à 66 milliards d’euros que l’État doit à ses créanciers. Ce que demande le gouvernement aux Français, c’est un peu comme travailler à perte. Au front extérieur, ce n’est pas tant l’illusion d’une agression russe qui pose problème à Macron. Mais plutôt, sa voix qui ne porte plus à l’étranger. Même lorsqu’il tente de sauver la face en annonçant la reconnaissance de l’Etat palestinien prochainement, Macron est inaudible. Quel crédit, dès lors, accorder à un Président qui est sous le coup d’une plainte à la CPI pour complicité de génocide à Ghaza ?  

Farid Guellil

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