En étroite collaboration avec la direction des ressources en eau, l’ONG « Défense des intérêts des Utilisateurs d’eau et protection de l’environnement » a organisé une journée d’étude sur les MTH et les dispositifs de lutte ». Selon son président, cette rencontre s’inscrit en droite ligne avec le programme annuel qu’elle a tracé avec ses partenaires, en l’occurrence l’Algérienne des eaux, la SEOR, l’ABH, ANRH, BWC, les directions des services agricoles, de la pêche, la maison de l’environnement, l’ONA, la formation et l’enseignement professionnels, la direction de la santé. Ont été invités à ce rendez-vous les bureaux d’hygiène des daïras, les chambres professionnelles, des représentants des collectivités locales et la presse écrite locale et nationale ainsi que les médias lourds et la radio locale.
Dans la lettre qu’il a présentée à l’assistance le président de l’ONG disait que « devant la rareté de la ressource en eau conventionnelle, l’Algérie ne peut plus se permettre de tourner le dos à la possibilité de réutiliser les énormes quantités d’eaux usées rejetées dans la nature ou à la mer. C’est donc à l’enracinement d’une nouvelle culture de l’eau, qu’il faut s’atteler sérieusement pour espérer l’émergence d’une mentalité et d’un comportement nouveaux. Les agriculteurs, des régions continentales caractérisées par des climats arides à semi arides, qui affichaient des réticences avérées, s’intéressent aujourd’hui à l’utilisation des eaux usées épurées qui représentent une ressource d’eau et d’engrais additionnels renouvelables et fiables ». L’Algérie, dit-il, « consciente des contraintes climatiques, d’une part, et les faibles ressources hydriques superficielles et souterraines qu’elle dispose, d’autre part, entend lancer un ambitieux programme visant à traiter environ un milliard de mètres cubes d’eaux usées pour irriguer
10 000 00 d’hectares de terres arables, un cap à atteindre avant la fin du quinquennal en cours ». Présentement, estime-t-il, « l’Algérie dispose un volume d’eau traité de l’ordre de 560 000 mètres cubes dont 65% de ses ressources hydriques sont destinées au secteur de l’agriculture. Cela correspond à 176 stations d’épuration dont 87 STEP et 89 lagunes avec une capacité installée estimée à 12 millions EQH (équivalent habitant) soit 800 hm3 /an. Ce qui correspond à 10 barrages de 80 hm3 chacun en moyenne ». La stratégie du ministère des Ressources en eau dans le domaine de l’épuration « est basée sur la protection de la ressource hydrique, l’éradication des fosses septiques, le confort et le bien-être des citoyens, la protection du littoral conformément à la Convention de Barcelone » selon un rapport du ministère des ressources en eau établi en 2012 », a –t-il conclu . La représentante de l’ABH-Oran avait abordé la problématique liée aux rejets des eaux usées qui sont au départ « des rejets domestiques simples puis enrichis de produits plus complexes (lessives…). » Et d’ajouter «les réseaux d’assainissement qui recueillent des rejets industriels, commerciaux ou artisanaux aux caractéristiques très diverses. Lorsque les eaux usées ne sont pas traitées, les cours d’eau sont dépassés dans leur capacité naturelle d’épuration et se retrouvent pollués ». Cette caractéristique, certes atténuée, grâce aux efforts déployés durant la dernière décennie, demeure dans des cas, une tendance dominante en milieu rural où les systèmes d’épuration ne sont pas installés. L’objectif premier dit l’oratrice est « de réduire la charge polluante que les eaux usées véhiculent afin de rendre au milieu récepteur une eau de qualité, respectueuse des équilibres naturels et de ses usages futurs (pêche, loisir, alimentation, utilisation agricole ou industrielle. » Sur un autre registre elle définit le traitement comme étant « une composante essentielle de l’exploitation intégrée et durable des ressources hydriques. » Ceci, explique-t-elle, se traduit par « l’amélioration de la situation écologique des systèmes hydrographiques, la réduction des risques pour la santé publique, la réutilisation des eaux usées traitées en tant que «nouvelle» ressource en eau, l’amélioration de la qualité de l’eau dans le milieu récepteur et la connaissance de la composition chimique des effluents pour mettre en place un traitement des eaux qui répond aux réglementations en vigueur ». En fin elle insiste à ce que soit mis en place d’un réseau de surveillance de la qualité des eaux usées industrielles est indispensable avec la mise en œuvre d’un dispositif assurant la maintenance et l’entretien des ouvrages d’épuration existants ». La représentante de la SEOR-Oran a abordé la thématique liée à l’instauration et le maintien de la sécurité des consommateurs contre les MTH. Elle commence par citer le cadre juridique qui est le décret exécutif n° 09 – 414 du Journal Officiel de la République Algérienne n° 75 du 20 mars 2009.
Ce document dit-elle, « définit le nombre de tests de chlore, les analyses partielles et complètes à faire au niveau des points bien définis sur les réseaux publics d’eau potables, les transferts et les adductions ». Tout ce travail « obéit au Système de Management Informatique du Laboratoire (SMIL)», explique l’oratrice tout en précisant «la mise en œuvre d’un programme spécial à la saison estivale et le mois du ramadhan basé sur des actions rigoureuses telles que l’augmentation du dosage des produits de traitement et de désinfection (charbon actif pour l’élimination des odeurs d’algues ou de moisissure dans les installations de production ainsi que les produits de désinfection comme le chlore et ses dérivés hypochlorite de calcium et de sodium dans toute la chaîne de production et de distribution ». Dans son registre le représentant de la santé publique avait présenté un état rétrospectif de la situation épidémiologique des MTH. Il dira en substance que durant l’année 2016 et jusqu’au 22 mai, il n’a pas été enregistré d’aucune maladie aucun de fièvre typhoïde. Cependant pour le cas de la brucellose et pendant la même période d’observation » il a été enregistré 70 cas. Le gros lot a été comptabilisé au niveau des communes des daïras d’Aïn El Arbaa et de Hammam Bou Hadjar ». S’agissant des TIAC il a été enregistré 47 le mois de mai dont 27 cas dans la commune de Benisaf, 07 cas à la commune d’Aïn-Témouchent, 10 autres dans la commune d’El Amria. Aussi l’orateur a révélé que «Toutes ces activités sont assurées régulièrement grâce à un réseau de laboratoires. Et les efforts de la DSP ont eu un résultat positif au niveau de la commission nationale de lutte contre les MTH.
« La wilaya d’Aïn-Témouchent n’est plus considérée comme une wilaya endémique », a-t-il précisé. En sus le représentant de la direction des ressources en eau avait entamé la thématique liée à la valorisation des eaux usées épurées et leurs réutilisations à des fins d’irrigation pour des spéculations définies dans l’arrêté interministériel (JO41 Juillet-2012) portant les spécifications des eaux usées épurées utilisées à des fins agricoles sur les plans physico-chimiques et microbiologiques. Par ailleurs le représentant de l’ADE a débattu le thème lié à la détermination des points des eaux brutes et distribuées en prenant pour exemple le réseau d’AEP de la ville d’Aïn-Témouchent.
Comme celui de la SEOR-Oran, l’orateur a mis en évidence l’importance du décret exécutif n° 09 – 414 du Journal Officiel de la République Algérienne n° 75 du 20 mars 2009 dans en œuvre d’un contrôle rigoureux des analyses de l’eau au niveau de plusieurs points de prises identifiés.
Boualem Belhadri