Hormis la formation de plus de 3 100 médecins généralistes, 90 médecins généralistes spécialisés en diabétologie et 60 diabétologues, comme rappelé par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Abdelmalek Boudiaf, lors de la visite d’inspection et de travail qu’il a effectuée jeudi dans la wilaya de Chlef, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la santé, coïncidant avec le 7 avril, et intitulée, « diabète : revers du développement », qu’ont pu bénéficier les diabétiques, les pré-diabétiques, et ceux qui ne le savent pas encore tout en étant touchés, ainsi que les éventuels diabétiques à déclarer à l’issue d’une campagne de dépistage ? Pas grand-chose, si l’on se fie aux chiffres liés à l’augmentation du nombre des diabétiques, avoisinant les 5 millions, soit le 1/8 de la population algérienne, après qu’ils aient été de l’ordre de 1 million en 2007 et 2.5 millions en 2013, induits, selon les études des spécialistes, par la sédentarité illustrée entres autres par l’addiction à l’Internet, les nouveaux comportements alimentaires, à l’occidental, le stress et le recul des pratiques sportives. Cela ne peut avoir qu’un coût médical à supporter (30% des médicaments sont destinés aux diabétiques), sans parler de ses incidences sociale et économique, et des complications que peu de diabétiques peuvent éviter. Pour rappel, les complications les plus courantes du diabète touchent l’œil, avec beaucoup de cas de cécité en cas de mauvaise prise en charge, le cœur avec 75% des diabétiques décédant des suites d’une crise cardiaque, le rein avec 30 à 40% des diabétiques ayant des atteintes rénales, 50% des diabétiques sont dialysés, et 20% sont amputés pour le pied diabétique et dont 50% en meurent , selon les chiffres donnés par le président de Fondation nationale pour la promotion de la santé et développement de la recherche (FOREM), le Pr Mustapha Khiati.
A signaler aussi, sur la base de statistiques divulguées par l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger que 56,2% des diabétiques développent une neuropathie, 47,1% une rétinopathie, 41% des maladies cardiovasculaires et 31,4% une néphropathie. Par ailleurs, le président de cette association a déploré que, 30% des diabétiques ne bénéficient d’aucune couverture sociale dans notre pays, dont 25% sont des enfants.
En dépit de cela, le MSPRH ne cesse d’insister sur la primauté que s’est vue accorder et la prévention et la lutte contre le diabète dans le cadre de celles globales contre les maladies non transmissibles, une priorité nationale de santé publique susceptible d’être élevée au rang de « priorité suprême », comme préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Prévention et lutte supplées, depuis quelques années, par une autre complémentaire ciblant les facteurs de risque. L’autre mesure appliquée, au titre du même Plan national, a consisté en la création de foyers pour diabétiques au niveau des sièges des wilayas, dans le souci, organique d’apparence, de meilleurs soins en sus de la mise au point d’un guide des bonnes pratiques préconisées pour les spécialistes du domaine, l’amélioration de la qualité des prestations médicales offertes aux diabétiques devant être la finalité recherchée.
Boudiaf a, également, à partir de Chlef, insisté sur l’impérieuse nécessité de multiplier des cliniques mobiles, dans le cadre des campagnes pour un diagnostic précoce de la maladie, pour renforcer l’action préventive de nature à détecter des complications de la maladie et l’offre d’un soutien psychologique, et ce pour ne citer que ces mesures.
à rappeler que l’Algérie a procédé, à l’instar de prés de 164 États-membres dont 87 ministres de la Santé, à la signature de la charte mondiale sur les maladies non transmissibles, adoptée par les Nations unies, à New York (USA), en septembre 2011.
Zaid Zoheir