Accueil ACTUALITÉ LUTTE CONTRE LA PROPAGATION DU CORONAVIRUS : Pourquoi faut-il se confiner ?

LUTTE CONTRE LA PROPAGATION DU CORONAVIRUS : Pourquoi faut-il se confiner ?

0

Pourquoi le confinement total est nécessaire ? C’est que le confinement général est important de par sa capacité à couper la chaîne de transmission du virus, en limitant au maximum le contact entre les personnes. Puisque l’homme, lui-même, une fois contaminé, devient pour sa part une courroie de transmission de l’épidémie. Et ces mesures, plus elles sont extrêmes plus elles seront efficaces, de l’avis même des spécialistes, y compris les Chinois. La Chine, premier foyer de cette épidémie, a confiné plus de 60 millions de personnes qui ne sont pas uniquement concentrées dans la ville de Wuhan, épicentre, à l’époque, du virus, mais aussi de tout le département auquel elle est attachée (Hubei). Le Résultat est probant aujourd’hui : Le pays le plus peuplé de la planète a pu contrôler et maîtriser la propagation du virus, et la vie commence à présent à reprendre son cours normal. Et tous cela grâce au confinement rigoureux et strict des Chinois, en plus de la logistique et des moyens déployés.
Une délégation chinoise a déclaré, récemment dans un point de presse, qu’elle était outrée et en colère de voir qu’en Italie même, épicentre du virus actuellement en Europe, le confinement général n’est pas respecté, en dépit de la propagation de la pandémie et le nombre important de décès ; alors qu’en Chine c’est les mesures de confinement strictes et fermes qui avaient permis de casser la chaîne de transmission, en plus de la logistique et une large campagne de dépistage.
Il est donc impératif pour l’Algérie de passer au confinement digne de ce nom, et surtout revoir le couvre-feu, limité à présent entre 19h00 du soir à 7h00 du matin, adopté à Alger, puis étendu hier à neuf autres wilayas. L’urgence sanitaire actuelle incite à penser au confinement total durant la journée, tout en maintenant l’interdiction de circuler la nuit, sauf pour les cas déjà énoncés dans les mesures du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le flux de personnes est plus important durant la journée que la nuit, et le risque de contamination est donc plus élevé, vu que les personnes circulent en nombre, et la propagation du virus devient ainsi plus menaçante et incontrôlable.
Dans le cas contraire, il est quasiment impossible de suivre le circuit des sujets contacts, et le virus se propage entre les personnes ; car les gens se croisent dans les rues, et vadrouillent « inutilement » et pourraient transmettre ainsi la maladie à des personnes qui ne sont pas, forcément, de leur entourage permanant, d’où la difficulté d’identifier les sujets contacts.

Un grand « ouf » pour le personnel médical
De plus, une fois la propagation limitée à l’aide du confinement, ce sera le grand « ouf » pour le personnel médical. Ce dernier peut se concentrer sur les cas avérés du coronavirus déjà existants. Et même si d’autres malades arrivent, le flux ne sera pas important, et donc gérable pour le secteur de la Santé. Et dans ce cas précis, les hôpitaux ne seront pas submergés par l’arrivée des vagues entières de personnes atteintes dans le cas du non-confinement. Et à travers cette action, qui relève plutôt de la conscience citoyenne face au danger, les moyens dont disposent nos établissements de santé (Lits, appareils respiratoires, espaces, ambulances, ressources humaines et autres), restent à la disposition des sujets déjà atteints ou des nouveaux débarqués. Mais, sans grande pression sur le fonctionnement des structures sanitaires en charge de gérer la pandémie. Les professionnels de la Santé n’auront pas, ainsi, à gérer le souci de l’insuffisance du matériel médical face à une avalanche de personnes malades en raison de l’absence d’une politique vigoureuse suivie de décisions drastiques. Dont, justement, la limitation de sorties inutiles pour les personnes saines- seul rempart pour stopper l’avancée du virus et sa propagation. La limitation de la circulation des personnes et le confinement permet également d’éviter plusieurs autres risques de contamination en dehors du coronavirus, à l’instar des intoxications alimentaires à travers une nourriture saine chez soi, et la limitation de la circulation routière pour les particuliers pour éviter les accident de la route et autres risques « inutiles ». Ce qui va alléger, sans nul doute, la pression sur les différents services de nos structures sanitaires, et les moyens humains et matériels, peuvent être ainsi appelés à prêter main forte aux autres services gérant la crise face au coronavirus.
« Si on demandait à l’ensemble de la population de rester chez soi, en quinze jours ou trois semaines, l’épidémie du coronavirus serait finie », a déclaré récemment Jean-Stéphane Dhersin, spécialiste en modélisation des épidémies au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), en parlant de son pays, la France. Pour dire l’apport « inestimable » du confinement dans pareil situation épidémique.
L’objectif du confinement c’est donc de freiner au maximum l’avancée de l’épidémie, et éviter de bloquer les établissements sanitaires. Donc les hautes Autorités devraient agir avec des mesures mûrement réfléchies, et d’aller vers des décisions plus vigoureuses en ces temps qui pressent. Car confiner les gens à partir de 19h00 seulement relève plutôt de non-sens dans la mesure où l’écrasante majorité des Algériens sortent et badinent durant les horaires de la journée.
Brahim Oubellil

Article précédentTOUAHRIA ABDELKRIM, PRÉSIDENT DE  L’ORDRE DES PHARMACIENS : « Le domaine pharmaceutique n’échappe pas à la mafia ! »
Article suivantEN PREMIÈRE LIGNE CONTRE LE COVID-19 : Le président Tebboune salue les efforts du corps médical