L’industrie du médicament est certes une source de revenu considérable et un levier économique conséquent pour le pays, mais ce secteur est connu notamment pour être le théâtre de trafic en tous genres et infractions fortement punies par la loi.
Et si les officines sont tenues de respecter cette loi et d’éviter, à titre d’exemple, d’exercer sans permis, ou de vendre des médicaments à des prix supérieurs au prix fixé par le ministère, ou bien la vente de substances psychotropes sans ordonnance, que dire du trafic qui touche directement le produit. Alors que l’Algérie est fortement décidée à en finir avec la dépendance, grâce notamment à une véritable industrie pharmaceutique, certaines pratiques frauduleuses empêchent le bon déroulement de la politique pharmaceutique instaurée par l’Etat. En tête de ces fléaux, le détournement de stocks d’hôpitaux publics, la prolifération des sociétés fictives, ainsi que la commercialisation de produits contrefaits, de manière illégale, sans facturation ni respect des conditions de stockage. Alors que le pays fait face à des problèmes d’approvisionnement sur certains médicaments, cette situation a incité les autorités à plus d’investigations et d’inspections, en vue de mettre hors d’état de nuire ces bandes criminelles organisées. À cet égard, les exemples sont nombreux, plusieurs réseaux ont en effet été neutralisés par les différents services compétents, dont la dernière opération en date remonte au week-end dernier. Ainsi, dans un communiqué de la Sûreté nationale, nous apprenons que le Service central de lutte contre le crime organisé (SCLCO), a mis fin en début de semaine, aux activités d’un réseau criminel international versé dans le trafic de médicaments et d’équipements pharmaceutiques d’origine étrangère, et arrêté deux de ses membres, tandis que trois autres se trouvent à l’étranger. Selon le document de la DGSN, cette opération s’est déclenchée suite à des investigations intensives sur terrain, ayant permis de découvrir le plan criminel de ce réseau et saisir 22.636 unités de médicaments et d’équipements pharmaceutiques à Alger et Annaba, stockés dans des conditions ne répondant pas aux normes de sécurité et de santé. La même source a annoncé entre autre que les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda pour trafic constituant un danger pour la santé et l’économie publiques, tandis que trois autres membres du même réseau se trouvent à l’étranger. Plusieurs cas similaires nécessitent le détour, à l’instar du démantèlement, au mois de mai 2022, à Constantine, d’un réseau de trafic de médicaments, exerçant à travers une société fictive de commercialisation et de distribution de médicaments contrefaits à travers plusieurs wilayas. En décembre de la même année, c’est à Sétif qu’un réseau spécialisé dans la revente illégale d’insuline aux diabétiques a été neutralisé. Plus loin encore, en mars 2020, un réseau spécialisé dans le trafic de produits pharmaceutiques non conventionnels a été épinglé.
Hamid Si Ahmed
