C’est le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui représente le président Abdelmadjid Tebboune au 35e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), dont les travaux ont débuté hier à Addis-Abéba (Éthiopie). Le Sommet est centré sur le thème du « renforcement de la résilience en nutrition sur le continent africain: accélérer le développement du capital humain, social et économique ».
Ramtane Lamamra présente aujourd’hui, au 2e jour de ce sommet, un rapport sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique. On sait que l’Algérie a déjà exprimé ses inquiétudes devant les proportions alarmantes prises par la menace terroriste dans plusieurs régions d’Afrique, notamment dans la région sahélo-saharienne, le bassin du lac Tchad, en Afrique centrale et récemment en Afrique du Sud, Ramtane Lamamra avait expliqué que « cette situation alarmante n’est pas fortuite. D’une part, la défaite de l’organisation terroriste Daech au Moyen-Orient a entraîné le redéploiement d’un grand nombre de combattants terroristes étrangers dans les zones de conflit en Afrique, notamment dans la région sahélo-saharienne. D’autre part, malgré les efforts visant à lutter contre l’extrémisme, ce dernier continue à se propager, profitant pleinement de l’utilisation généralisée d’Internet, des réseaux sociaux et des darkwebs, en particulier parmi les groupes vulnérables de jeunes et de femmes ». Le Sommet de l’UA doit examiner également aujourd’hui la décision prise en juillet 2021, par Moussa Faki, président de l’UA, d’octroi du statut d’observateur de l’UA à l’entité sioniste, vigoureusement contestée par plusieurs pays africains dont l’Algérie et l’Afrique du Sud, deux pays connus pour leur soutien au droit inaliénable du peuple palestinien qui ont imposé ce point dans l’ordre du jour. L’entité sioniste veut utiliser l’UA comme tribune pour étouffer la voix du peuple palestinien en Afrique. Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a exhorté l’Organisation panafricaine à retirer le statut d’observateur accordé à l’entité sioniste. L’UA, issue de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dont le principal combat a été mené contre l’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud, ne peut, sous peine de se dénaturer, accepter en son sein, avec le statut d’observateur, un État accusé de crime d’apartheid, et d’assassinats, d’arrestations arbitraires, y compris d’enfants, ainsi que de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre dans tous les territoires occupés contre la population palestinienne.
La lutte contre la Covid-19
Selon les experts des Nations unies, le taux de vaccination en Afrique reste faible, avec seulement 10% de la population entièrement vaccinée. L’UA est amenée à faire pression sur les gouvernements occidentaux et les institutions multilatérales pour qu’ils adoptent une levée de la protection de la propriété intellectuelle sur les vaccins, les traitements et les tests. À ce sujet, le président sénégalais Macky Sall a déclaré qu’il se concentrerait sur la crise sanitaire pendant sa prochaine présidence de l’UA, en s’efforçant notamment de garantir l’accès à davantage de vaccins en provenance de l’étranger et d’accélérer la fabrication de vaccins en Afrique. En résumé : l’Éthiopie a réussi un grand exploit en accueillant sur son sol, en présentiel, le Sommet de l’UA, en pleine pandémie de Covid-19 et également alors que ce pays est confronté à la rébellion du Tigre. C’est un exploit à mettre sur le compte de l’essor des luttes des peuples africains pour en terminer avec les ingérences néocoloniales. Cet exploit traduit surtout la volonté des pays africains de chercher par eux-mêmes des solutions africaines aux multiples difficultés créées en Afrique par les interférences des ex-pays colonisateurs et leurs alliés.
M’hamed Rebah