La Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fait part, hier, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti, de sa lecture des prochaines élections présidentielles.
Pour elle, même si la situation actuelle reste «illisible à très court terme» sur le plan politique, une éventuelle candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat est à écarter. « À mon avis, il n’y a aucune chance que le président Bouteflika se présente comme candidat à la prochaine échéance », a déclaré Hanoune, tout en affirmant néanmoins que les « choses ne sont toujours pas claires à cinq mois des élections ». Exprimant son souhait que les choses se « clarifient avant la fin de l’année », la SG a, de surcroit, considéré qu’il n’y a toujours pas un candidat de consensus à présenter de la part des partis de la coalition.
« Si il y avait un candidat de consensus, ils l’auraient présenté, mais apparemment il y’en a pas encore», a-t-elle déclaré.
Visite de MBS en Algérie : « j’espère que c’est une mauvaise blague »
Par ailleurs, la Secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, n’est pas restée indifférente quant à la visite du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammad Ben Salmane en Algérie. Ironisant à cet effet, la SG du PT a affirmé qu’elle espère que cette visite «soit une blague de mauvais goût». «Mohammad Ben Salmane n’est pas le bienvenu dans le pays», a lancé la SG du PT, tout en rappelant que le régime saoudien est un régime assassin, à l’origine de la guerre dans plusieurs pays, dont le Yemen, outre le crime de l’assassinat du journaliste Djamel Khashoggi et le soutien à l’entité sioniste. «Dans la mesure où la visite de Mohammad Ben Salmane se confirme, ça sera de la provocation», a-t-elle dit dans ce sillage. En ce sens, elle a mis en garde le gouvernement contre cette visite, en appelant celui-ci à ne pas «s’engager dans cette aventure dangereuse pour le pays».
«Il va venir profaner notre pays», a-t-elle ajouté. Pour ce qui est de la lettre de condamnation de l’assassinat du journaliste Djamel Khashoggi, l’intervenante s’est interrogée quant aux déclarations du porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui avait affirmé que « l’Algérie qui est liée à l’Arabie saoudite par des relations étroites de fraternité, de coopération et qui partage avec elle un destin commun, exprime sa conviction que la justice saoudienne saura faire toute la lumière sur ce meurtre». S’indignant à ce propos, elle dira que « nous refusons catégoriquement qu’une telle position soit attribuée à l’État algérien». «Cette position n’engage que son auteur et en aucun cas le peuple algérien», a-t-elle soutenu. Quant au destin commun évoqué par Abdelaziz Benali Cherif, Louisa Hanoune a considéré que celui-ci n’est que le « produit de son imagination», puisqu’«il n’existe pas». «Nos destins sont diamétralement opposés» a, en sus, martelé l’intervenante.
Pour ce qui est des enjeux de la production pétrolière, Louisa Hanoune a affirmé que «l’Arabie saoudite cherche à plaire à son parrain Trump en augmentant la production, en contrepartie de fermer les yeux sur les crimes des saoudiens ». Pour conclure, en référence à l’appel du roi du Maroc d’ouvrir un «dialogue franc et direct» entre Alger et Rabat, l’intervenante a considéré en revanche que « le destin commun nous lie avec les pays maghrébins ». Ainsi, elle s’est interrogée quant au silence de la diplomatie algérienne sur ce point.
Lamia Boufassa