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Louis Hanoune, sur les échéances électorales de 2017 : « Ce n’est ni une priorité et ni une préoccupation du Parti »

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Le Parti des travailleurs (PT) n’inscrit pas les prochaines élections sur la liste de ses préoccupations et priorités. Pour sa secrétaire générale, la conjoncture du pays est «difficile» et “porteuse”, a-t-elle poursuivi, «de risques majeurs», tout en avertissant sur «une éventuelle explosion sociale».

Et, de s’interroger, plus loin, «ceux qui décident ne savent-ils pas qu’ils réunissent les conditions pour que la majorité du peuple se soulève?», à travers les mesures de la politique d’austérité, laquelle, selon la patronne du PT, «est une politique aveugle et meurtrière», a déclaré Louisa Hanoune, hier, en animant une conférence de presse, au siège du PT, à Alger. Si des acteurs de l’opposition s’appuient sur les questions politiques, pour se prononcer sur les prochaines échéances électorales, pour la patronne du PT, c’est les conditions socio-économiques «alarmantes» qui ont poussé le parti de Louisa Hanoune à affirmer que les prochains rendez-vous électoraux se sont «ni une préoccupation, ni une priorité pour le Parti des travailleurs», a-t-elle précisé. Déjà, en juin dernier, l’ex-candidate à la Présidentielle de 2014, a soutenu, à partir de Zéralda, que «le gouvernement veut discréditer le travail politique», et sur l’instance de surveillance des élections, elle a d’emblée qualifié ses membres «de fonctionnaires qui seront payés par l’argent public», avant d’ajouter qu’«il est impossible que cette instance administrative soit neutre», au motif, selon elle, que «c’est celui qui finance qui contrôle». Pour l’ex-candidate à la Présidentielle de 2014, le pays étant dans une situation critique, sur les plans social et économique, épargné par les évènements du «Printemps arabe», grâce, notamment, aux réponses apportées aux citoyens en général, et les travailleurs en particulier, en matière de logements, d’emplois, de recrutement dans les secteurs publics, dont la Fonction publique, alors qu’aujourd’hui « il y a recul de l’État social», a-t-elle lancé. Pour la patronne du PT, «la dégradation des conditions socio-économiques» des Algériens, à cause du recul de leur pouvoir d’achat, l’annulation par le gouvernement de 5 000 projets de développement, la réduction des dépenses du budget à 50%, pour les équipements, décidée par le gouvernement, conduira, sans nul doute, selon elle, «à des pertes de postes d’emploi et des licenciements». Et de poursuivre, en tirant la sonnette d’alerte sur «le risque de la disparition du caractère républicain et social de l’État», indiquant, encore, que «les deux tiers des communes sont en faillite, et l’État se désengage du développement local».
Ne perdant pas de vue les derniers développements survenus dans la région, les frappes aériennes américaines contre Daech en Libye, la situation complexe en Tunisie et celle du Mali, pays frontaliers à l’Algérie, la conférencière avance que notre pays «est visé», précisant qu’il y a «nécessité et urgence à consolider le front intérieur», indiquant que c’est, ainsi, qu’on apporte un soutien «effectif et moral» aux services de sécurité, stationnés tout au long de nos frontières, dont les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP). Pour la responsable, les préoccupations du PT «n’ont rien à voir avec les élections», et au regard des menaces de «l’extérieur» qui pèsent sur le pays, et des conditions socio-économiques, sur le plan interne, «difficiles», pouvant mener à «une explosion sociale», le PT «refuse des élections qui se déroulent dans ce qui ressemble», selon elle toujours, «à une situation de guerre». Indiquant, par ailleurs, que le débat sur les prochaines échéances électorales «n’est que diversion», visant à «détourner» le regard des Algériens des questions essentielles, et «éviter le débat» à ce propos.
Et de lancer que «c’est prématuré de parler des élections», et qu’au sein son parti l’on parle «de problèmes extrêmement dangereux», dira Hanoune, hier. Pour notre interlocutrice, «toucher au secteur de la Santé et à celui de l’Éducation est une destruction de l’État social», et d’exprimer ses inquiétudes sur «le licenciement d’un grand nombre de fonctionnaires», et de dénoncer la réduction du budget de la culture. Dans son argumentaire pour mettre en exergue les ingrédients d’une situation socio-économique alarmante, pouvant mener à une explosion sociale, la responsable du PT s’appuie sur le rapport de la Gendarmerie sur la situation sociale. Lequel rapport a tiré la sonnette d’alarme. «Même la Gendarmerie a publié un rapport surprenant», a-telle indiqué, un document «politique faisantt le lien entre la dégradation sociale et la sécurité» a-t-elle avancé. Dans le rapport en question, publié lundi, «la situation sociale reste préoccupante et demeure marquée par la récurrence des contestations à caractère social», et «l’analyse comparative par rapport à la même période de l’année précédente», y lit-on, il est fait état d’«une hausse de 78% pour les conflits sociaux et une baisse de 14% pour les attroupements». À l’origine de ces conflits et tensions, indique le rapport de la Gendarmerie, «des causes principales», citant «l’accès à l’emploi et au logement, l’alimentation en eau potable, le raccordement aux réseaux d’assainissement, de distribution de l’électricité et du gaz, l’amélioration des conditions de vie, en général».
Karima Bennour

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