Accueil ACTUALITÉ L’ONG Oxfam pointe du doigt les fortunés du Monde : la moitié...

L’ONG Oxfam pointe du doigt les fortunés du Monde : la moitié de la fortune mondiale entre les mains de 62 personnes

0

À quelques jours de la tenue du Forum économique mondial, à Davos (Suisse), l’ONG britannique Oxfam a publié, hier, les résultats d’une étude sur la base du document rédigé, en octobre dernier, par Crédit Suisse. Selon Oxfam, 62 premières fortunes mondiales ont augmenté de plus de 500 milliards de dollars, atteignant un total de 1 760 milliards, et que 30% des avoirs financiers africains seraient placés sur des comptes offshores, ce qui représente un manque à gagner fiscal de 14 milliards de dollars par an pour le Continent. Alors que les fortunes n’ont cessé de s’étoffer, le patrimoine de la moitié de la plus pauvre population, à travers le monde, s’est, quant à lui, réduit de mille milliards de dollars, depuis 2010, selon le rapport d’Oxfam. L’ONG britannique avait prédit, l’an dernier, que les biens des 1% de la population la plus riche du monde dépasseront, en 2016, ceux des 99% restants. L’écart entre la frange la plus riche et le reste de la population s’est creusé de façon spectaculaire, au cours des douze derniers mois, est-il précisé, dans cette même étude. Il est question, notamment, de 7 600 milliards de dollars de capitaux privés détenus dans des comptes offshore, ce qui représente, est-il indiqué, un douzième de la richesse mondiale, alors que si les impôts étaient payés sur les revenus générés par ces avoirs, les États disposeraient, annuellement, d’une somme de 190 milliards de dollars. Oxfam a choisi de rendre public son étude-rapport, hier, soit à quelques jours de la tenue du Forum économique mondial de Davos (Suisse), lequel forum se tient une fois par an. Pour cette ONG, «neuf entreprises partenaires du Forum économique mondial sur dix sont présentes dans au moins un paradis fiscal», note le rapport en question, «alors que l’évasion fiscale des multinationales coûterait au moins 100 milliards de dollars par an aux pays en voie de développement», précise-t-on. Aussi, les investissements privés dans les paradis fiscaux ont, selon Oxfam, «pratiquement, quadruplé entre 2000 et 2014». Pour les rédacteurs dudit rapport, «au lieu de créer une économie, dont le fonctionnement vise le bien commun des générations à venir et celui de notre planète», notent-ils, «nous avons créé une économie favorable à seulement 1% de la population», est-il indiqué. Le document qui fait savoir que «30% des avoirs financiers africains seraient placés» sur des comptes offshores, soit un manque à gagner fiscal de 14 milliards de dollars par an pour le Continent, indiquant que cette somme suffirait à couvrir les soins de santé maternelle et infantile et pouvant sauver près de 4 millions d’enfants par an. Le patrimoine de la moitié de la plus pauvre population, à travers le monde, s’est réduit de mille milliards de dollars depuis 2010, selon le rapport, affirmant une baisse, alors que la population mondiale «augmentait» de 400 millions de personnes. Autre donne soulignée dans ledit document, les inégalités entre les femmes et les hommes, dans ces milieux fortunés, il n’y a, selon ledit document, que neuf femmes contre 53 hommes parmi ces grandes fortunes. Selon Oxfam, ils sont «118 grandes entreprises sur 201 présentes dans au moins un paradis fiscal», ne manquant pas de préciser «en dépit des recommandations du G20/2015» pour freiner l’évasion fiscale. Pour mettre un terme à ce partage inégal des richesses mondiales, qui profitent à une poignée de personnes, Oxfam recommande d’éradiquer, en premier lieu, les paradis fiscaux, et pour y parvenir, l’ONG britannique lance un appel, dans lequel il est «exigé aux gouvernements, entreprises et élites économiques présents à Davos» un engagement effectif pour «mettre fin à l’ère des paradis fiscaux». Aussi, Oxfam propose qu’il «faut maîtriser les lobbyistes, baisser les prix des médicaments, et augmenter l’impôt sur la fortune au dépend de l’impôt sur la consommation». La directrice générale d’Oxfam, Winni Byanyima, explique que les paradis fiscaux «alimentent les inégalités mondiales, et empêchent des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté», a-t-elle rappelé. Le rapport note par ailleurs que «même si le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de lamoitié entre 1990 et 2010», il précise que «le revenu annuel moyen des 10% les plus pauvres a augmenté de moins de 3 dollars par an, au cours du dernier quart du siècle», et de conclure que «200 millions de personnes supplémentaires auraient pu sortir de la pauvreté, si plus d’efforts ont été consentis», souligne-t-on. Le Forum de Davos, qui se tiendra prochainement, aura à débattre, faut-il le rappeler, de la sécurité, le changement climatique, la croissance et les prix des matières premières.

Karima Bennour

Article précédentAgriculture : Sid-Ahmed Ferroukhi fixe à 2019 la fin de l’importation
Article suivantAudition de témoins dans l’affaire Sonatrach 1 : pas de grands déballages