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Logements sociaux, les aveux du ministre ?

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Par Mâalem Abdelyakine

Plus de 125 000 logements sociaux sont occupés par des tierces personnes autres que les bénéficiaires initiaux. C’est l’aveu du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, suite à une enquête diligentée par ses services, reste que le nombre peut être revu à la hausse, selon le même responsable gouvernemental. Et pourtant, la législation est très claire, elle stipule que les logements attribués dans le cadre du social ne peuvent faire l’objet d’aucune transaction commerciale, ni encore moins d’être vendus à des tierces personnes ou sous-loués, car ils ne peuvent être cessibles qu’au-delà de 10 ans et après que les acquéreurs en soient devenus propriétaires dans le cadre de la cession des biens de l’État. Dans la pratique, des locataires sans scrupule ne l’entendent pas de cette oreille en faisant fi des lois de la République. Dès qu’ils prennent possession des clés, ils se mettent en quête d’un locataire désespéré à la recherche d’un toit pour sa famille, ou d’un acheteur éventuel. L’astuce la plus usitée actuellement consiste à entériner la transaction au moyen de la formule «reconnaissance de dette» préalablement établie chez un notaire, et une fois que le document est signé entre les deux parties, les clés sont remises au nouveau propriétaire pendant que l’attributaire empoche le pactole. Jusqu’ici tout paraît normal, et la famille s’installe dans ce logement en étant convaincue que ce dernier est désormais leur bien propre. Or, après plusieurs mois, voire des années, et comme le prix de l’immobilier est en hausse perpétuelle, des locataires initiaux et véreux engagent alors des procédures judiciaires pour récupérer leurs logements arguant le fait que ces derniers ont été « prêtés » pour quelques temps à des familles dans le besoin, comme si ces bénéficiaires initiaux des logements sociaux ne sont pas dans la nécessité. De là commence le cauchemar pour ces pères de familles qui ont acheté à prix d’or et qui se rendent compte à la fin qu’ils ont été arnaqués et floués par des escrocs. Selon des témoignages en notre possession, plusieurs victimes ont fait les frais de ces agissements indélicats mafieux sur lesquels la justice ne peut statuer car même si les documents notariés attestant la reconnaissance des dettes sont authentiques, ils n’ont par contre aucune valeur juridique concernant le logement en question, car ce dernier appartient à l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), et ne peut faire l’objet de vente à des tierces personnes et est incessible. La justice prononce des jugements exécutoires d’expulsion à l’encontre de ces «acheteurs» qui se retrouvent du jour au lendemain à la merci de la rue. Seulement, il faut reconnaître que le travail des commissions de daïra pour l’attribution de logement, est à revoir vu qu’il y’a quelques part des failles qui doivent êtres comblées , car comment expliquer que des milliers de logements sociaux locatifs changent de main, au vu et au su de tout le monde, et sont loués ou vendus à des tierces personnes à la barbe de l’OPGI qui semble incapable de juguler ce phénomène. Alors on est en droit de se poser cette question, les attributions de logements sociaux sont-elles affranchies de tous les soupçons? Difficile de répondre, car la crise du logement et le soubassement de ces pratiques frauduleuses nous renseignent à juste titre de l’opacité qui entoure le travail de ces dites commissions, et l’élaboration des listes des bénéficiaires a toujours été dénoncé à tort ou à raison par les exclus de ces listes, parce que, il se trouve toujours «des noms» qui se glissent parmi les listes des incontestables bénéficiaires, cela est une réalité et on a laissé faire. Aujourd’hui, on parle de mesures à prendre vis-à-vis de ce dossier, sauf que la fraude sur le logement social est gigantesque, étalée sur plusieurs années, c’est en fait un autre casse-tête pas uniquement pour le département de Tebboune, l’actuel ministre, mais aussi tous ses prédécesseurs et autres responsable qui ont chapeauté à une certaine époque ce sensible dossier du logement social locatif.
M. A.

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