Par Ali El Hadj Tahar
Les États-Unis accusent la Chine de dissimuler la réalité sur le nombre de contamination et de morts qu’aurait causé le Covid-19 dans l’Empire du Milieu. Pour excuser l’hécatombe causée chez eux et en Europe, le Président américain, Donald Trump, veut faire accroire qu’il y aurait eu une hécatombe de dizaines de milliers morts que Pékin aurait camouflée.
Il suffit de comparer les chiffres dans les différents pays de la planète pour comprendre si l’accusation tient la route ou pas et que les pays qui n’ont pas pris les mesures de confinement en temps opportun sont en train de payer le prix le plus lourd, États-Unis en tête. La première puissance est le pays le plus meurtri, suivie de l’Europe, qui enregistre plus de 100 000 morts. Les puissances européennes sont frappées durement : l’Italie (avec 22 170 morts), l’Espagne (19 130), la France
(17 920) et le Royaume-Uni (13 729) comptabilisent le plus grand nombre de décès, suivis par la Belgique qui détient le record en matière de taux de mortalité en Europe (4 857 décès pour une population de 11,5 millions d’habitants). Les Pays-Bas (3215 morts), la Suisse (1281 morts), la Suède (1333 morts) ne sont pas au bout de leur peine. L’Iran, un pays meurtri à cause du blocus américain, enregistre 4958 morts mais 54 064 cas de guérison sur 79 449 cas de contamination, soit nettement mieux que les États-Unis qui n’enregistrent que 58 447 cas de guérison mais 32 230 morts sur 706 880 infectés.
Le taux de mortalité dû au Covid-19 dépend de plusieurs paramètres dont l’âge et l’état de santé du malade et d’autres encore inconnus des spécialistes, mais où les moyens de lutte mis en branle sont indéniablement déterminants tout autant que le moment d’instauration du confinement. Ainsi donc, le Qatar n’a jusqu’à ce jour enregistré que 7 mort sur 4663 infections, ce qui donne l’un des chiffres les plus bas en matière de mortalité, tout comme ceux enregistrés à Djibouti (2 morts sur 732 cas), Oman (5 sur 1069 cas), les Émirats arabes unis (37 morts sur 6302 cas), Singapour (11 morts sur 5050 cas), la Biélorussie (42 morts sur 4779 cas), le Japon (154 morts sur 9795 cas), la Finlande (82 morts sur 3 489 cas), l’Afrique du Sud (50 morts sur 2 783 cas), l’Ouzbékistan (4 morts sur 1405 cas), le Kazakhstan (17 morts sur 1546 cas), l’Azerbaïdjan (15 morts sur 1340 cas) et même l’Irak (81 morts sur 1482 cas)… Ces chiffres prouvent que la Chine, qui a nettement plus de moyens que beaucoup de ces pays réunis, n’a pas sous-estimé le nombre de ses morts (4632 morts sur 82 719 cas) et qu’elle a réussi une prouesse grâce au confinement radical, un protocole de traitement et des outils technologiques, bien que le nombre de décès y soit proportionnellement supérieur à celui des pays cités plus haut.
Même l’Afrique enregistre des chiffres qui montrent que les mesures de confinement et le protocole de traitement à la chloroquine adoptés en temps opportuns donnent des résultats que les pays ayant tardé à les appliquer n’ont malheureusement pas. Ainsi, la Côte d’Ivoire n’enregistre que 6 morts sur 654 cas de contamination, le Ghana (8 morts sur 641 cas), le Niger (15 morts sur 605 cas) et le Burkina Faso (32 morts sur 546 cas), le Nigéria (13 morts sur 442 cas), la Guinée (1 mort sur 438 cas) et le Sénégal (2 morts sur 335 cas). Manquant de moyens, les pays africains, même ceux qui n’ont pas encore été touchés ont pris des mesures de confinement. Certains pays occidentaux ont clairement préféré sauver l’économie plutôt que la santé publique. La colère qui gronde aux États-Unis, en France et en Belgique notamment ne peut être calmée que par la restructuration de leur système de santé publique et non pas en brandissant des épouvantails et en cherchant des « mains de l’étranger ».
Cette diabolisation de la Chine et de la Russie en pleine pandémie montre qu’il n’y a pas de volonté de changement. Cette fuite en avant cache à peine une nouvelle velléité atlantiste, comme celles qui ont engendré le surarmement de l’Occident au détriment de son système de santé, cause réelle de la surmortalité enregistrée dans ses pays durant le fléau actuel du coronavirus. Le capitalisme est-il un mauvais élève, comme disait le général vietnamien Vo Nguyên Giap, au sujet de l’impérialisme ?
A. E. T.