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L’IMPORTATION DU RIZ ET DES LÉGUMES SECS PAR L’OAIC JUSTIFIÉE : Une affaire de sécurité alimentaire

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La régulation du marché algérien des légumes secs ne date pas d’aujourd’hui, plusieurs décisions ont été prises depuis l’année dernière par les hautes autorités du pays.

C’est ce qu’a confirmé hier Miloud Tria, conseiller et chargé d’études et de synthèse auprès du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. L’annonce faite lundi par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, sur l’exclusivité  accordée à l’Office interprofessionnel des céréales OAIC, dans l’importation des légumineuses, et de ce fait, l’interdiction de l’importation des légumes secs et du riz par d’autres opérateurs (grossistes et les industriels), a fait l’objet de débats sur le sens de cette orientation du Gouvernement. Avec pour objectif de protéger la production nationale de cette filière et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, cette décision vise essentiellement à contrôler les opérations d’approvisionnement des marchés et à intervenir pour subventionner les prix en cas de hausse des prix sur les marchés internationaux, sans pour autant interdire l’activité de ces opérateurs.
Ces derniers pourront en effet s’approvisionner auprès de l’OAIC. En réponse aux appréhensions de certains professionnels et observateurs, Rezig a expliqué que pour la mise en œuvre de cette décision, l’état procédera « selon des formules appropriées qui n’impacteront ni le marché, ni le consommateur, et sans créer une instabilité dans l’approvisionnement du marché national », tout en mettant en évidence la subvention de l’État.

« Protéger les réserves de change et diminuer les factures d’importation »
Une crainte qui n’a pas lieu d’être selon les responsables du secteur, comme l’a souligné le cadre du ministère de l’Agriculture, Miloud Tria. « Cette exclusivité de l’OAIC a été décidée lors du Conseil des ministres qui s’est tenu le 10 avril 2022, consacré à la filière des légumes secs », explique Tria, soulignant que « l’état a consenti beaucoup d’efforts  pour relancer ce secteur, notamment en augmentant les surfaces dédiées à cette agriculture et les prix d’achat des céréales ». Pour le porte-parole du ministère de l’Agriculture, « l’état a accordé de nombreuses facilités et autres incitations financières à l’amélioration de la production et de la collecte des légumes secs et pour encourager la production de semences », l’objectif étant également de « protéger les réserves de change et diminuer les factures d’importation». En effet, « Rien que pour l’importation des lentilles et des pois chiches, l’Algérie a importé durant l’année 2022 pour 150 millions de dollars », a confié le conseiller du ministère.

« L’OAIC en charge de contrôler les produits »
Affirmant que « la culture des légumes secs n’est pas compliquée », Miloud Tria a expliqué que « les lentilles et les pois chiches produits en Algérie sont de bonnes qualités, comparées à ceux importés, lesquels comportent de grandes quantités de pesticides ». Dans ce contexte, l’intervenant a souligné que cette nouvelle mesure permettra « d’éviter que certains opérateurs importent des produits stockés pendant une longue durée, et dont la date de péremption n’est pas idéale pour la santé du consommateur ». Et comme c’est le cas pour les céréales, l’OAIC est en mesure d’analyser les produits importés. « L‘importation des légumes secs est régi par plusieurs paramètres, à savoir le volet boursier, et un cahier des charges, que les experts de l’OAIC, en collaboration avec plusieurs spécialistes des différents ministères, pourront mener à bien cette nouvelle mesure », a poursuivi l’expert.

« Une concurrence déloyale en défaveur de la production locale »
Alors que la production nationale s’est accrue pour atteindre 35 % des besoins globaux de la consommation domestique, elle a été pénalisée par la concurrence déloyale des produits importés. Dans ce sens, l’intervenant a rationalisé cette mesure qui « vise à mieux réguler cette filière et à mettre fin à l’anarchie qui la caractérise depuis des années », ajoutant qu’à travers cette stratégie, « l’OAIC importera selon les besoins du marché local, car par le passé, l’importation se faisait d’une manière anarchique, ce qui a porté préjudice au produit national ». Tria préconise ainsi d’ « en finir avec les importations anarchiques, d’autant que ce phénomène induit actuellement une certaine concurrence déloyale en défaveur de la production locale de légumes secs ». En fin d’allocution, et afin d’argumenter ses propos, le représentant du ministère a soulevé que « Les agriculteurs ont réalisé des productions importantes ces dernières années, et pour preuve, l’Algérie avait un stock qui correspondait à deux années de production locale, mais que l’agriculteur n’a pas pu commercialiser et écouler, en raison justement de ces importations anarchiques ».

La sécurité alimentaire, un bond vers l’exportation
Étant l’un des plus importants outils garant de la sécurité du pays en produits alimentaires stratégiques, l’OAIC aura pour mission durant les mois à venir, de réguler le marché et proposer ainsi des prix à la portée des consommateurs, d’assurer une quantité suffisante pour le citoyen. En outre, étant donné que les produits locaux sont de très bonne qualité, quasiment bio, l’OAIC sera dans l’obligation d’importer des produits de qualité. En effet, selon les experts, si les pouvoirs publics ont pris cette décision de confier à l’OAIC ce monopole, c’est parce cette dernière a des données plus détaillées et fiables sur la situation du marché. Et partant du principe que l’Etat devra développer progressivement cette filière et ne pas se limiter uniquement à l’importation, l’autre défi sera d’assurer la sécurité alimentaire des citoyens. Une optique qui permettra à l’Algérie, dans un avenir proche, de devenir un pays exportateur dans le secteur des légumes secs. Rappelons dans ce contexte que la production dans la filière des légumineuses a atteint, durant la saison agricole 2021/2022, un niveau de 1,2 million de quintaux, soit une hausse de 20% par rapport à la saison précédente. Certes, l’existence de plusieurs importateurs offre une diversité de choix aux consommateurs, et des prix compétitifs, mais disposant d’une grande expérience en la, matière, l’OAIC s’est engagé à asseoir une maîtrise des importations des légumes secs et pouvoir assurer la disponibilité à des prix raisonnables.
Hamid Si Ahmed

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