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Ligue 1 Mobilis (5e journée) : Le MCA arrache la victoire face au MCO

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Dans un match à rebondissements, marqué par les erreurs défensives et un coaching décisif, le MC Alger a dominé le MC Oran (3-2) mardi soir au stade Ali Ammar de Douéra. Une rencontre qui restera dans les mémoires pour son intensité et pour le rôle décisif d’un jeune joueur formé à Oran, Yacine Hamadouche.
Le football algérien a toujours offert son lot de surprises, mais ce duel entre deux clubs historiques, le MCA et le MCO, a dépassé les attentes. Devant des tribunes vides, conséquence d’un huis clos qui rappelle la difficulté du championnat à se réconcilier avec son public, le spectacle s’est déroulé exclusivement sur la pelouse. Le Doyen, réduit à dix avant la pause, a su arracher la victoire grâce à un réalisme retrouvé et au flair de son entraîneur.
Dès les premières minutes, le ton était donné. Les Algérois ont multiplié les offensives : Bouguerra allumant une première mèche, suivi d’Aoudjène qui trouvait le poteau. L’ouverture du score de Zakaria Naïdji (15e), parfaitement servi par Halaïmia, n’a surpris personne. Mais la réaction des Oranais fut immédiate : Mohutsiwa, bien placé sur un corner mal dégagé par Abdellaoui, remettait les pendules à l’heure (31e).

Des erreurs individuelles coûteuses
Si la qualité offensive a ravi les observateurs, les errements défensifs ont donné à ce match un parfum de tragi-comédie. Hamra, défenseur du MCO, offrait littéralement un but à Bayazid (37e), avant que Tabti ne laisse ses coéquipiers algérois en infériorité numérique suite à une expulsion évitable (44e). En seconde période, le capitaine Abdellaoui imitait son homologue oranais en offrant, d’un contrôle raté, une passe décisive à Mouley (67e). Le football algérien, souvent critiqué pour ses approximations défensives, a trouvé ce soir-là une nouvelle démonstration de ses limites dans la rigueur et la concentration.
Mais c’est précisément dans ces moments de flottement que se forgent les destins. Zineddine Ferhat sur coup franc, puis Halaïmia sur frappe lourde, ont échoué de peu face à Aggoun. Le salut est venu d’un coaching audacieux : Mokwena a lancé Hamadouche à cinq minutes de la fin, et le jeune avant-centre a délivré le MCA dans le temps additionnel (90’+2), d’une reprise imparable sur un centre de Kipré Jr.

Un succès qui relance le MCA
Cette victoire ne se limite pas à trois points supplémentaires. Elle repositionne le Mouloudia dans le peloton de tête avec 7 points, à égalité avec plusieurs prétendants, dont le MCO. Surtout, elle démontre que le club algérois a retrouvé une mentalité conquérante, capable de tenir même en infériorité numérique. Mokwena, critiqué pour ses choix lors des précédentes rencontres, a prouvé sa capacité à renverser un match en pariant sur ses jeunes.
Pour le MC Oran, la déception est grande. Les Hamraoua avaient la rencontre en main après l’égalisation de Mouley et auraient pu repartir avec un point mérité. Mais les erreurs défensives répétées et le manque de concentration en fin de partie leur ont coûté cher. Dans un championnat où chaque point comptera, ce genre de relâchement risque d’avoir un impact lourd dans la course au haut du tableau.

Une soirée riche en enseignements
Au-delà du score, ce duel rappelle plusieurs vérités sur le football national. D’abord, l’importance d’un banc de qualité : sans Hamadouche ni Kipré Jr, le MCA n’aurait sans doute pas pu forcer la décision. Ensuite, la persistance des erreurs défensives dans un championnat où la rigueur tactique fait souvent défaut. Enfin, l’ombre persistante du huis clos : un stade neuf et moderne comme celui de Douéra méritait un public, mais les supporters sont une fois encore privés de leur rôle d’acteurs essentiels.
Pour le MCA, ce succès arraché de haute lutte doit servir de déclic dans un championnat où la régularité fera la différence. Quant au MCO, il devra vite corriger ses errements défensifs pour ne pas compromettre ses ambitions.
Le football algérien, entre éclairs de génie et maladresses criantes, continue de nous rappeler qu’il est imprévisible. Mais au fond, n’est-ce pas là tout son charme ?
Mohamed Amine Toumiat

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