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LIEUX D’ACQUISITION DU SAVOIR : Collèges et lycées à l’épreuve des dépenses courantes

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À une semaine des vacances d’hiver, les collèges et les lycées ont reçu de l’argent donné par le ministère de l’Éducation nationale pour faire face à des dépenses diverses, comme les factures d’eau, électricité et gaz, les moyens pédagogiques indispensables (fournitures scolaires, produits pour les laboratoires, et même la craie) en plus des produits d’hygiène et d’entretien.

Ces sommes ont été allouées à la demande des établissements. Elles ne sont pas les mêmes pour les collèges et pour les lycées. Elles diffèrent également selon que l’établissement concerné est en internat, demi-pension ou externat. Suffiront-elles à couvrir les besoins financiers des collèges et lycées placés depuis plusieurs mois dans le contexte sanitaire contraignant créé par la pandémie de Covid-19, avec les dépenses supplémentaires liées aux moyens de prévention contre la propagation du virus ? Il y a 5.857 collèges et 2.628 lycées en Algérie, selon les statistiques officielles. Le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a trouvé que, dans les conditions difficiles avec la persistance de la pandémie de Covid-19 et les mesures exceptionnelles de scolarisation, la rentrée scolaire 2021/2022 était « acceptable ». Mieux, intervenant, récemment, par visioconférence à la 12e Conférence des ministres arabes de l’éducation organisée par l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO), il a fait état d’une bonne progression des indicateurs clés sur l’éducation en Algérie pour l’année scolaire 2021-2022 : « le nombre des élèves scolarisés pour les trois cycles de l’enseignement (primaire, moyen et secondaire) s’élève à près de 11 millions d’élèves encadrés par quelque 850.000 encadreurs entre personnels pédagogiques et administratifs répartis sur plus de 28.000 établissements éducatifs».
Le taux des élèves ayant rejoint les bancs de l’école cette année est de 98,86%. 97% sont dans le cycle de l’enseignement obligatoire (entre 6 et 16 ans), a souligné le ministre. Dans quelles conditions? Dans certains établissements (pas partout), on avait vu, à un moment (pas tout le temps), des thermomètres type pistolet, pour la prise de la température à l’entrée, ainsi que des masques de protection (bavettes) par milliers, et le gel hydro alcoolique pour le lavage des mains ainsi que les produits pour le nettoyage des surfaces à risque.
C’est nettement plus sécurisé que certains lieux privés où se déroulent les cours de soutien scolaire, et qui sont sans aération et trop exigus pour pouvoir respecter la distanciation physique exigée par le protocole sanitaire. Les cours de soutien sont devenus une véritable école parallèle et une bonne affaire commerciale. Alors qu’avant, ils avaient un objectif précis, préparer l’examen du bac, ils sont maintenant sollicités dès le cycle primaire.
La rentrée 2020-2021 a confirmé cette tendance qui signifie que les élèves et leurs parents ne sont pas satisfaits par les enseignements dispensés en classe, jugés insuffisants, et qui reflète aussi les conditions matérielles et pédagogiques généralement médiocres dans lesquelles élèves et enseignants se trouvent. Les fortes pluies accompagnées d’un froid glacial dans certaines régions, ont révélé les manques dont souffrent les établissements scolaires pour faire face à ces situations, notamment le chauffage dans les classes.
Or, il est exigé du système éducatif d’affirmer sa vocation dans la société par la diffusion du savoir et du progrès. Le 21 novembre dernier, le Conseil des ministres a donné un délai ne dépassant pas trois mois pour passer à l’utilisation de l’énergie solaire dans les établissements scolaires, dans le cadre du processus de transition énergétique. Comment serait-ce possible, si les établissements scolaires n’arrivent pas à dépasser le stade des problèmes «mineurs» comme l’acquisition de produits d’hygiène pour maintenir les sanitaires en bon état, ou mener à bien des travaux de réfection, ou recruter un agent d’entretien,… ?
M’hamed Rebah

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