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Libye : réunion du Parlement de Tobrouk, ce lundi

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Les députés du Parlement libyen siégeant à Tobrouk ont décidé, au terme de leur conclave mardi, de se réunir à nouveau, lundi prochain, pour se prononcer sur le staff du gouvernement d’union nationale, de Fayez Sarraj.

Annonce qui intervient à moins de deux jours de l’expiration, aujourd’hui, du délai de dix jours, accordé par le Parlement de Tobrouk à Serraj, demandant à celui-ci de revoir à la baisse le nombre des ministres devant composer le gouvernement d’union nationale, après son annonce du staff gouvernemental de 32 ministres, rejeté, le 25 janvier dernier, par les parlementaires siégeant à Tobrouk. Alors que le Parlement libyen installé à Tobrouk annoncé, mardi dernier, le report de sa séance pour approuver le gouvernement de Fayez Serraj, la capitale italienne, Rome abritait, à la Farnesina, le même jour, le conclave de hauts responsables des 23 pays, plus ceux de l’Union européenne, composant la Coalition de lutte contre Daech, dirigée par les états-Unis, laquelle réunion a été consacrée à l’examen de la menace de ce groupe terroriste en Libye, et la réponse que doit apporter, à ce propos, la Coalition précitée. Même si rien n’a été arrêté sur la question et voir aussi annoncer, lors de la conférence de presse animée conjointement par le secrétaire d’état américain, John Kerry, et son homologue italien, Giovani, au terme du Conclave précité, les préparatifs pour une intervention militaire étrangère, en Libye sont bien là. Les déclarations des responsables politiques occidentaux comme celles des militaires révèlent, en effet, outre les préparatifs, leur accélération. Aujourd’hui, d’ailleurs, le président américain Barack Obama tiendra une réunion avec, les membres du Conseil de sécurité des états-Unis, convoqué par Obama, la semaine passée, avec pour ordre du jour, la menace de Deach en Libye et la riposte à adopter face à cette menace. Pour le secrétaire d’Etat américain « l’avancée de l’état islamique (Daech, ndlr), en Libye qui vise», a-t-il précisé «les bases pétrolières et l’arrivée de nouvelles recrues, notamment des Européens, au sein de ses rangs, inquiètent au plus haut point la Coalition menée par les états-Unis», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse mentionnée précédemment. Un mois auparavant, dans un entretien accordé à C-Span, Nicholas J. Rasmussen, directeur du Centre national antiterroriste des états-Unis (NCTC), a soutenu que «la branche libyenne de l’EI est en train de tirer parti de la détérioration de la situation sécuritaire en Libye», avant d’ajouter, « et de se positionner en coordinateur sérieux et incontournable des opérations de Daech dans la région de l’Afrique du Nord», a-t-il indiqué. Le pire scénario est à craindre pour le pays, plongé, faut-il le rappeler, dans le chaos, depuis cinq ans, suite aux évènements de la crise de 2011, en Libye, laquelle crise s’est vite militarisée, précipitant l’intervention de l’Otan dans ce pays, et l’effondrement des institutions libyennes. Si des observateurs avérés et des experts des questions politico-militaires avertissent sur les conséquences gravissimes de l’intervention militaire étrangère en Libye, laquelle aggravera, selon eux, le chaos libyen, appuyant l’argumentaire de leur crainte, en citant les expériences précédentes en Irak, Afghanistan et plus récemment, le Yémen. De son côté, Paolo Gentiloni, ministre des Affaires étrangères d’Italie, l’ex-pays colonisateur de Libye, «le temps est compté pour stabiliser la Libye», a-t-il averti, avant d’ajouter, «mais nous n’avons aucune urgence à intervenir» a précisé Gentiloni, «ni nous, ni la communauté internationale», selon lui. Son collègue français, Laurent Fabius, dira : «Il n’est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye», a-t-il affirmé présent à la rencontre de Rome, il a déclaré à la presse que «je ne sais pas de quelle source cela provient», en réponse à une question sur l’intervention en Libye, qui se précise. Il ajoutera dans sa réponse qu’«un petit groupe fait pression, mais ce n’est pas la position du gouvernement», a-t-il précisé, sans citer les acteurs occidentaux à l’origine des pressions, dont fait part le chef de la diplomatie française. Même si des déclarations de responsables occidentaux laissent penser que l’intervention en Libye n’est pas à l’ordre du jour, celle-ci est, en effet, tributaire de la formation du gouvernement d’union nationale libyen qui doit être approuvé par le Parlement de Tobrouk, pour que le staff gouvernemental entame son travail sur la scène libyenne et internationale. à propos de ce dernier point, il sera sans nul doute de la nécessité de formuler une requête aux membres de la Coalition que dirige Washington, pour que celle-ci bénéficie d’une légitimité de son intervention dans ce pays, pour lutter contre Daech, évitant ainsi de débattre de cette question autour de la table du Conseil de sécurité des Nations unies. Là, c’est d’autres calculs et tractations qui s’imposeront, au regard du rôle des autres membres permanents du CS et détenteurs du Droit de Veto, notamment la Russie et la Chine. Par ailleurs, de hauts responsables américains du Pentagone sont montés, ces derniers temps, au créneau pour rejoindre les propos du général Dunford sur «l’urgence» de la situation en Libye et «la nécessité de réagir dans les plus brefs délais. Le secrétaire américain à la Défense Ashton B. Carter a déclaré, hier, que «la Libye continuera d’être un défi au cours de l’année à venir, étant donné cette nouvelle réalité sur le terrain dans ce pays, où des petites organisations exercent un pouvoir injustifié», a-t-il indiqué. Pour sa part, le général Joseph L. Votel, commandant des Forces spéciales américaines, celui-ci dira qu’«il y a vraiment lieu de s’inquiéter face à ce qui se passe en Libye (…). Il ne devrait pas y en avoir que pour l’Irak et la Syrie», a-t-il souligné, en référence aux frappes aériennes de la Coalition internationale de Washington qui, selon lui, doivent aussi être menées en Libye, contre Daech. L’avenir très proche révèlera d’autres éléments d’informations sur la teneur et la nature de l’action que s’apprêtent à mener, en Libye, les pays membres de cette Coalition, notamment s’agissant de la réunion précitée d’Obama avec les membres de son Conseil de sécurité aujourd’hui, ainsi que les deux réunions sur la question de Daech en Libye, respectivement des membres de l’UE et de l’Otan, prévue le 11 prochain, à Bruxelles.
Karima Bennour

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