Des forces loyales aux autorités non reconnues dans l’est de la Libye ont menacé, mardi, de frapper tout pétrolier qui s’approcherait de la côte libyenne pour une transaction, sans leur accord préalable, avec le gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par l’ONU. Nous ne permettrons pas l’exportation du pétrole libyen sinon à travers la NOC (Compagnie nationale de pétrole) à Benghazi (…) et nous frapperons tout navire s’approchant des côtes de la Libye sans accord préalable de la NOC à Benghazi, a indiqué à l’AFP le général Abdel Razzak al-Nadhouri, chef d’état-major des forces loyales aux autorités de l’Est.
Cet avertissement, a-t-il indiqué, est une réponse à l’accord conclu entre (Martin) Kobler et (Ibrahim) al-Jadhran, chef des Gardes des installations pétrolières (GIP). Après son entretien il y a une semaine avec Martin Kobler, représentant de l’ONU en Libye, Ibrahim al-Jadhran avait annoncé la réouverture prochaine de deux principaux terminaux pétroliers, al-Sidra et Ras Lanouf, fermés à cause d’attaques du groupe djihadiste état islamique début 2016.
Les GIP, chargés de la protection des principaux terminaux pétroliers du pays, ont rallié le GNA et combattent les jihadistes dans leur fief de Syrte (450 km à l’est de Tripoli) aux côtés des forces pro-GNA. Le GNA cherche à relancer le secteur pétrolier, vital pour l’économie libyenne, après la dégringolade de la production consécutive au chaos dans le pays depuis 2011. Le secteur énergétique libyen est géré par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) qui s’est scindée en deux branches rivales. La NOC officielle est basée dans la capitale et a rallié le GNA. Sa rivale est installée à Benghazi (1 000 km à l’est de Tripoli) et demeure proche des autorités non reconnues, qui refusent de céder le pouvoir au GNA. Les deux branches rivales de la NOC avaient annoncé leur fusion le 3 juillet, mais cette dernière n’a toujours pas été mise en œuvre.
Dans un communiqué publié mardi, la NOC à Tripoli a plaidé pour que les secteurs gazier et pétrolier en Libye soient maintenus à l’écart des conflits politiques. Elle a fait état d’une rencontre à Vienne, la semaine dernière, entre des responsables de la NOC et des représentants de compagnies pétrolières internationales dont l’italienne ENI, la française Total et l’espagnole Repsol. Les participants à cette rencontre ont convenu de l’urgence de mettre un terme sans conditions à la fermeture des champs et terminaux pétroliers en Libye, a indiqué le communiqué de la NOC. La production pétrolière de la Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique, estimées à 48 milliards de barils, est passée de 1,5 million de barils par jour (mbj) à environ 300.000 mbj depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.