En l’absence de volonté politique du Maroc et des pressions des Nations unies (ONU) sur Rabat pour que l’occupant marocain se plie à la Légalité internationale, consacrant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, il ne peut y avoir un autre choix pour les Sahraouis que celui de la reprise de la lutte armée.
C’est ce qui a été souligné, hier, par l’ex-ministre de la Défense de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed-Lamine Bouhali, qui indiquera, plus loin, «et c’est à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités» si l’ONU ne s’empresse pas à achever la décolonisation au Sahara occidental. Animant une conférence-débat, au Forum du quotidien national, “Echaâb”, dans le sillage de la tenue de l’Université d’été des cadres du Front Polisario et la Rasd, que préside Mohamed-Lamine Bouhali, dans sa septième Édition, l’intervenant a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures «fermes et urgentes» pour mettre fin «à l’escalade» du colonisateur marocain du Sahara occidental. Pour l’actuel ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme des territoires sahraouis libérés, la politique coloniale marocaine «constitue une grave violation» de l’esprit et de la Charte de l’ONU, allant jusqu’à, poursuit-il, à «s’ingérer» dans les prérogatives du Conseil de sécurité, par son expulsion des membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Le membre du secrétariat national du Front Polisario a tenu à avertir la communauté internationale sur la menace que fait peser Rabat sur «la paix et la stabilité internationales», à cause de son obstination à ne pas se conformer au Droit international, pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU, le Sahara occidental. À l’adresse du Royaume chérifien, il lui rappelle l’échec de sa politique «génocidaire», lors de son invasion militaire en 1975, du Sahara occidental, visant «l’extermination du peuple sahraoui», en vain, lance-t-il. Affirmant que, «plus de quarante ans après, les Sahraouis sont là et demeurent attachés à leur cause nationale, l’indépendance de leur pays». Pour le président de l’Université d’été des cadres du Front Polisario et la Rasd, qui se poursuit jusqu’au 22 août courant, à Boumerdès, le Maroc, en manœuvrant dans ses dérobades de ses responsabilités et sa violation du Droit international, jouit, indique-t-il «de soutien ignominieux de la France et d’acteurs internationaux connus pour leur passé colonial», ces pays mêmes, rappelle Bouhali, mènent des guerres dans certaines régions du Monde. L’ONU est appelée à «assumer pleinement ses responsabilités» avertit le responsable sahraoui, «dans le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique», a-t-il poursuivi. Le Maroc qui persiste à jouer le rôle d’un État hors-la-loi, dans la région, par son refus à se conformer à la Légalité internationale, à travers les Textes de l’ONU et les différentes Résolutions du Conseil de sécurité, sur le Sahara occidental, la politique marocaine constitue «une menace sur la stabilité de la région», a averti le responsable sahraoui. Rappelant, par ailleurs, que le Maroc contribue considérablement «à la prolifération dans la région d’un grave fléau qu’est le trafic de drogue», car étant l’un des plus grands pays producteurs et exportateurs de cannabis, comme le soulignent, d’ailleurs, les rapports des organismes de l’ONU, en charge de lutte contre le trafic de drogue.
De son côté, la militante sahraouie des territoires du Sahara occidental encore sous occupation marocaine, Amina Bahli, qui prend part à l’Université d’été des cadres du Front Polisario et la Rasd, a lancé à l’adresse de la communauté internationale que l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme «est une urgence». Un appel pressant, au regard de la politique coloniale que promeut Rabat dans les territoires sahraouis occupés, n’épargnant, cite-t-elle, ni enfant, ni femme et ni vieux, ainsi que la dilapidation des richesses sahraouies. Pour la conférencière, le blocus politico-médiatique qu’exercent les autorités coloniales marocaines, dans les territoires occupés, est «pesant», outre qu’il vise «à étouffer la voix des Sahraouis», il espère, ainsi, «que nos expressions sur notre droit à l’indépendance ne parviennent pas au Monde». Rappelant enore que le système colonial marocain au Sahara occidental, depuis 1975 à nos jours, s’est toujours appuyé sur l’assassinat des Sahraouis, leurs disparitions forcées, la torture, les emprisonnements arbitraires, soit des pratiques similaires à ccelles dont fait part l’Histoire des systèmes coloniaux, et dont ceux qu’a connues le Continent africain. Pas plus loin que ces derniers jours, le citoyen sahraoui, Mohamed-Fadel Ould-Hnane, âgé de 27 ans, a été assassiné, le week-end dernier, par un colon marocain dans la ville sahraouie occupée, Dakhla.
Il a été sauvagement poignardé, après avoir été aspergé avec un acide corrosif par un colon marocain. Ce nouveau meurtre vient s’ajouter à la série de crimes perpétrés par les colons marocains au Sahara occidental occupé, dont celui de l’année dernière. Dans la ville sahraouie occupée, Laayoune, le défunt martyr, Mohamed-Lamine Haidala, a été assassiné par des colons, février dernier, pour être enterrer sans le consentement de sa famille qui revendique, à ce jour, que justice soit rendue, et qu’une autopsie soit faite, pour que la lumière soit faite sur sa mort, et que les autorités coloniales marocaines refusent, à ce jour.
Karima Bennour