Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Ban-Ki-moon a été appelé, dans la lettre que lui a adressée le président de la République, Secrétaire général du Front Polisario, Khatri Addouh, à l’élaboration d’un plan pour des pourparlers, «directs, intenses, de haut niveau et avec un calendrier défini», entre les deux parties en conflit sur le Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario, en l’occurrence, garantissant le droit à l’autodétermination.
Le secrétaire général de l’ONU, notamment son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross et Kim Bolduc, sa représentante spéciale et chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), doivent adopter, indique-t-il, « une approche sur la base des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui » a souligné, Khatri Addouh dans sa lettre envoyée à Ban Ki-moon. Concernant la question du retour du personnel du segment politique de la Minurso, expulsé des territoires occupées sahraouis par les autorités coloniales marocaines, le secrétaire général du Front Polisario, a appelé à outre son «retour», mais aussi à «l’exercice de ses pleines fonctions » ainsi, qu’au « plein respect » du rôle qui lui a été assigné, «initialement» soit dans la Résolution 690/1991, du Conseil de sécurité, «au Sahara occidental loin de toute interférence ou restriction de son mouvement», conformément, poursuit Khatri Addou, «aux principes et pratiques applicables aux missions onusiennes de la paix dans le monde». La missive du président sahraoui à l’adresse de l’Institution onusienne, en la personne de son secrétaire général intervient dans un contexte particulier, notamment à moins d’un mois de l’expiration du délai, avant fin juillet prochain, que le Conseil de sécurité a accordé aux autorités coloniales marocaines pour le retour du personnel de la Minurso dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Aussi la lettre du responsable sahraoui, intervient à moins de quinze jours, de la tenue, du 8 au 9 juillet prochains, du Congrès extraordinaire du Front Polisario, sous le slogan «force détermination pour imposer l’indépendance», qu’abritera la wilaya de Dakhla, des camps des réfugiés sahraouis, pour imposer l’indépendance» et l’élection d’un nouveau secrétaire général, président de la République arabe Sahraouie démocratique (RASD), après le décès du responsable et leader du combat sahraoui pour l’indépendance, le martyr Mohamed Abdelaziz. Son engagement et les valeurs pour lesquelles le combattant sahraoui, Mohamed Abdelaziz a consacré toute sa vie, dès son jeune âge, dans sa lutte pour que son peuple se libère du joug colonial, d’abord celui de l’Espagne, puis de l’occupant marocain, dès son invasion militaire, en 1975 ; du Sahara occidental, continueront a éclairer «le chemin de la victoire, celle de l’indépendance » comme souligné, par l’ex-premier ministre et membre fondateur du Front Polisario, Mohamed Lamine Ahmed, lors de la cérémonie des funérailles du martyr Mohamed Abdelaziz le 4 juin dernier à Bir Lehlou dans les territoires sahraouis libérés. Dans sa lettre envoyée à Ban Ki-Moon, Khatri Addouh, président du Parlement sahraoui, réaffirme la « condamnation » de ce qu’il qualifie « de tentative flagrante du Maroc visant à mettre fin à la mission de l’ONU (Minurso : ndlr) au Sahara occidental» a-t-il averti. Le responsable sahraoui, a rappelé, pertinemment, dans sa lettre, les engagements juridiques de l’occupant marocain qu’ « il a accepté lors de la signature de l’accord de cessez-le-feu avec le Front Polisario sous les auspices de l’ONU, en 1991 » a souligné Khatri Addouh.
Un rappel, non fortuit, car celui-ci met par ailleurs, l’ONU, particulièrement son Conseil de sécurité, devant ses responsabilités engagées, il y a plus de 30 ans, avec le peuple sahraoui, à travers son unique et légitime représentant le Front Polisario mais aussi avec la communauté internationale, dont l’Union africaine, pour parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental, par l’organisation du référendum d’autodétermination. Lequel droit que consacre l’esprit et les textes de la Charte de l’ONU, pour le Sahara occidental, question de décolonisation inscrite, depuis 1966, sur l’agenda onusien. Référendum que peinent les Nations unies à organiser, suite à la volte-face des autorités coloniales marocaines reniant les engagements pris avec l’ONU, renoncement rendu possible grâce à l’appui et les manœuvres de leurs soutiens dans la colonisation des territoires sahraouis, la France principalement et les lobbies pro-israéliens, et dans ce sillage, Rabat a procédé à l’’expusion du personnel de la Minurso. Laquelle posture marocaine, est, «préoccupante» pour le Front Polisario, selon Khatri Addouh dont notamment « le refus du Maroc de permettre le retour de la composante civile de la Minurso dans ses pleines fonctions » et ce poursuit-il «conformément à la Résolution 2285 (d’avril 2016 :ndlr) du Conseil de sécurité» précise Khatri.
Celui-ci a exprimé ses regrets de voir, qu’au terme de deux mois après l’adoption de cette résolution (2285 :ndlr) sur le Sahara occidental par le Conseil de sécurité «il n’y a pas eu de progrès dans le processus politique parrainé par l’ONU » pour une solution « juste, équitable et pacifique, garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément à la Résolution 1514 » et aussi poursuit-il au « plan de règlement des Nations unies approuvé par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 658 (1990) et 690 (1991) ». Pour le Front Polisario, jusqu’à ce jour, « nous ne constatons pas de progrès vers le rétablissement de cette composante dans ses fonctions pour laquelle elle est mandatée par le Conseil de sécurité » a-t-il souligné, dont sa mission première, rappelle-t-il « l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental ».
Ce qui amène le responsable sahraoui d’acculer l’institution de l’ONU, en soulignant dans sa lettre à Ban-Ki moon :«Il nous semble que les Nations unies permettent encore au Maroc de poursuivre ses tentatives de menacer et de saper l’indépendance et la crédibilité de la MINURSO» a-t-il martelé. Et de s’interroger, plus loin sur les raisons à l’origine de l’absence, à ce jour, de toute « exigence» du Conseil de sécurité quant à «l’application de sa résolution » relative au retour du personnel de la Minurso, deux mois après le délai de 3 mois accordé au Maroc pour l’application de cette résolution, portant sur le rétablissement de la Minurso dans ses pleines fonctions » précise-t-il, alors, que, s’interroge-t-il «la décision du Maroc d’expulser cette mission a été prise en 48 heures ?» souligne le responsable sahraoui, dans sa lettre adressée au SG de l’ONU, Ban-Ki-Moon.
Karima Bennour