À l’instar de plusieurs pays, suite à la flambée des prix et pénurie des huiles végétales générée par le conflit ukrainien, l’Algérie a pris l’initiative d’augmenter la production de cette filière stratégique, notamment la culture du tournesol, en vue de réduire la facture d’importation de ce produit et atteindre l’autosuffisance.
Le mois dernier, le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, avait annoncé que toutes les «conditions de réussite ont été réunies pour le développement du tournesol », indiquant que « les wilayas, les opérateurs et les intervenants ont été définis et les techniciens mobilisés à cet effet». Un programme qui s’inscrit dans le cadre du programme du président de la République visant à garantir la sécurité alimentaire et sanitaire pour les produits alimentaires stratégiques. À cet effet, une série de réunions et de rencontres ont été prévues pour vulgariser les techniques de culture de cette plante, visant les investisseurs intéressés par ce programme ambitieux et propriétaires de structures de stockage et de transformation. Mardi, un colloque régional sur la culture du tournesol a été organisé mardi à Tiaret, ont insisté, qui a regroupé techniciens et agriculteurs de 12 wilayas de l’Ouest du pays. Une rencontre durant laquelle les conditions nécessaires à cette culture ont été évoquées, et selon le directeur central chargé de la production et régulation des filières végétales au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed El Hadi Sakhri, « toutes les conditions sont prêtes pour le lancement de cette expérience étant donné que l’Algérie a entamé depuis deux saisons l’expérience de la culture du colza permettant de réduire les obstacles ». Sakhri a également annoncé que « les directions des services agricoles établiraient une liste des agriculteurs désirant exercer cette activité », précisant que le ministère de l’Agriculture et l’opérateur économique Cevital, ont « convenu d’adopter un prix de référence pour un quintal de tournesol, en plus d’une aide estimée à 3 000 DA le quintal et la possibilité d’obtenir un crédit Refig ». Dans son intervention, le responsable a également évoqué « la programmation de 2 200 hectares pour la culture du tournesol dans les wilayas de l’ouest du pays pour la campagne en cours, sur un total de 45 000 hectares au niveau national ». Pour sa part, le directeur régional de l’Office algérien interprofessionnel des céréales de la région de l’Ouest, a affirmé « la disponibilité de divers équipements que les agriculteurs utilisent, notamment les tracteurs de pointe dans les 16 CCLS encadrées par l’OAIC. De son côté, Le directeur de la ferme d’expériences et de production des semences de Sebaine (Tiaret), Mourad Trari, a souligné que des cadres de l’institut ont mené dans les dernières semaines « une campagne de sensibilisation des agriculteurs pour expliquer les avantages de la culture du tournesol liés au sol et au processus agricole et économique pour l’agriculteur », déclarant : « Nous sommes prêts à fournir le soutien et vulgarisation nécessaires ». Au niveau mondial, l’Algérie occupe le 60e rang avec une production de
1 200 tonnes par an, en attendant d’améliorer sensiblement son rang et mettre un terme définitif à l’importation des grains de tournesol. Selon les déclarations de Henni au mois de février dernier, l’Algérie « importe pour plus de 1,3 milliard de dollars d’huiles par an, l’objectif d’atteindre au moins 30% de nos besoins en huiles alimentaires, ce qui nous permettra d’économiser annuellement plus de 400 millions de dollars ».
H. S. A.
