Les travaux de la 13ème session du Comité de pilotage du Mécanisme de coopération policière de l’Union africaine (AFRIPOL) qui ont débuté hier à Alger seront consacrés à l’évaluation de la mise en œuvre des stratégies d’AFRIPOL et passera en revue les expériences nationales en matière d’échange de données policières. Elle explorera également les moyens de lutter contre la drogue et d’améliorer la cybersécurité grâce à la création d’une base de données unifiée pour le suivi de la cybercriminalité, à l’échange d’expertise et au renforcement des capacités techniques des États membres. Dans son allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture des travaux de cette session à laquelle ont pris part le représentant du Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, ainsi que les membres du Conseil exécutif d’AFRIPOL et les représentants des organisations régionales partenaires, le Directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, a souligné la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires et de coordonner les efforts pour renforcer la surveillance des réseaux sociaux face à la propagation de la cybercriminalité. Il a appelé à l’élaboration de programmes de réforme, à l’élimination des sources de criminalité et à l’amélioration des capacités techniques et du développement des ressources humaines.
Plus explicite, il a insisté sur l’importance de soutenir les mécanismes de coopération africains et de créer des mécanismes efficaces de formation conjointe entre les différentes institutions de sécurité du continent, ce qui contribuerait à renforcer les capacités policières intégrées capables de relever les défis sécuritaires actuels et futurs.
Cette 13e session intervient dans un contexte régional et international marqué par des complexités sécuritaires croissantes, qui nécessitent une action commune intensifiée pour relever les défis actuels, notamment la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et les trafics illicites sous toutes leurs formes.
Le continent qui connaît des foyers de tensions, est devenu un terrain fertile pour le crime organisé et transfrontalier qui prend des formes multiples. Outre le trafic de drogue, la traite des êtres humains, le trafic d’armes et le blanchiment d‘argent, les polices africaines sont tenues de redoubler d’efforts pour contrer toutes formes de criminalité à la source. Le développement des réseaux sociaux et la mondialisation ont permis aux réseaux criminels une marge de liberté d’action et des capacités de nuisance qu’il s’agit de juguler par une coopération effective qui dépasse les différends politiques. La sécurité de l’Afrique devrait se concevoir dans le cadre d’une stratégie coordonnée et cohérente et anticipative qui réduirait la marge de manœuvre des réseaux qui semblent aujourd’hui opter pour un mode d’action qui leur permet plus de liberté dans les créneaux de la criminalité. Un trafiquant d‘armes peut allégrement aujourd’hui devenir un trafiquant de drogue, un spécialiste dans la traite des êtres humains ou pire encore un individu délesté de tout sentiment humain et prêt à vendre des produits radioactifs. La présence de groupes terroristes dans les zones sahéliennes de production d‘uranium au Mali et au Niger, constitue une menace mondiale qu’il faudrait prendre au sérieux tout comme celle concernant les flux et les mouvements de l’argent sale qui sert à financer les réseaux de toutes les formes de criminalité transfrontalière.
Slimane B.