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LES SÉNATORIALES AURONT LIEU AUJOURD’HUI : La hantise de l’argent sale préoccupe le FLN et le RND

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Pour les élections sénatoriales d’aujourd’hui, il ne faut pas s’attendre à la surprise ; le duo FLN-RND va sans nul doute s’accaparer de la majorité absolue des sièges du Conseil de la nation. Pour le reste c’est le mode de la tenue de ce scrutin qui leur donne avantage: les sénateurs sont élus au suffrage indirect, c’est-à-dire par les «grands électeurs» (parlementaires et élus APC et APW). D’autre part, il faut savoir que les législatives de mai 2017 confirment la primauté des deux formations au pouvoir sur l’échiquier électoral.

Dès lors, du côté de l’opposition, les partis savent pertinemment que leurs candidats ont une chance très réduite pour passer, et encore moins peser sur le cours des sénatoriales. Beaucoup parmi eux n’ont présenté aucun candidat en effet. D’autres ont préféré tisser des alliances – parfois même contre nature – comme le MSP qui a accordé ses voix aux candidats du FLN dans plusieurs wilayas.
Cependant, les jeux ne sont pas totalement faits pour le FLN et RND. En effet, le spectre de voir les électeurs se détourner des orientations de vote des directions de leurs partis en faveur des candidats de la «chkara » (argent sale), fait hantise jusqu’au sommet de la hiérarchie partisane. Une éventuelle volte-face des électeurs face à laquelle les directions politiques du FLN et du RND ont pris des mesures rigoureuses. Ainsi, ces deux partis majoritaires ne se sont pas contentés d’animer des meetings populaires en vue d’appuyer leurs candidats investis et donner des instructions dans ce sens aux militants. Ils ont dépêché des émissaires dans les wilayas pour passer leurs électeurs sous serment à l‘effet d’assurer leur loyauté de s’en remettre uniquement aux instructions du parti et empêcher qu’ils donnent leurs voix aux tiers en contrepartie d’avantages matériels. Dans ce sens, les témoignages rapportés par certains militants de partis sont tout simplement invraisemblables. Comme ces élus RND qui ont indiqué que les responsables de leur parti les ont obligés à photographier avec leur téléphone portable le bulletin qu’il devraient glisser dans l’urne. Les craintes de voir les grands électeurs s’en passer de l’éthique partisane pour choisir les pratiques de corruption sont motivées aussi par un autre souci. En fait, il s’agit du «vote de revanche», des électeurs qui seraient tentés de se venger de leur hiérarchie désignée coupable, selon certaines voix d’électeurs. Pour eux le choix de la base n’est pas respecté et des candidats sont cooptés par la direction. À cela s’ajoute aussi un autre fait: beaucoup de candidats investis lors des primaires ont été éjectés de la liste par l’administration centrale (ministère de l’Intérieur et celui de la Justice). D’autres encore ont été changés par leurs partis à la dernière minute sans aucun préavis des candidats initialement investis. Des cas récurrents ont été signalés à Oran, Sétif, Béchar, Souk- Ahras, pour les candidats RND et aussi le FLN, à un degré moindre. L’interférence de l’administration sur le choix des candidats pourrait pousser la base à se désolidariser de ces candidats «imposés», c’est-à-dire remplacés par leurs partis, et d’aller négocier avec les «candidats de la chkara».
Il est vrai que l’argent est devenu un élément malheureusement «très déterminant», voire même essentiel pour pouvoir entrer en lice. Dans les coulisses, l’on parle de candidats qui auraient payé jusqu’à 100 000 DA/la voix. Un simple calcul nous donnera facilement une idée sur ce qui s’apparente à «un marché lucratif» et non pas «une élection propre». Une pratique ô combien nuisible à la vie politique du pays et qui porte atteinte à la réputation d’une institution censée porter la voix du peuple et répercuter ses préoccupations. Les leaders de partis aussi bien du pouvoir que de l’opposition ont beaucoup insisté sur l’impératif de faire face à «l’intrusion de l’argent» dans la vie politique et partisane aux dépens de l’action politique, le militantisme et de la rigueur politique. Le parfait exemple vient des législatives de 2017, où des hommes d’affaires ne lésinant pas sur les moyens pour se payer une immunité parlementaire.
Hamid Mecheri

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