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Les prétendants de l’ombre

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34,16,3. Non ce n’est pas le tiercé gagnant. Ce sont les nombres de postulants depuis le retrait des formulaires, jusqu’à la validation des dossiers par l’ANIE et leur transmission à la Cour constitutionnelle en passant par les dépôts des dossiers. Avec trois candidats seulement en lice, en attendant l’avis de la Cour sur les quatre recours qui lui ont été soumis, sur 34 postulants cela fait « un peu beaucoup » de recalés et de défections. Autre remarque de même nature, sur les 34 postulants ayant retiré les formulaires, 18 parmi eux n’ont pas cru utile de déposer leurs dossiers. Personne ne sait de qui il s’agit. L’ANIE n’a pas dévoilé leurs identités. Par contre, elle a annoncé les noms et prénoms de ceux et celles, 16 au total, qui ont déposé leurs dossiers. Plus d’une dizaine d’entre eux sont d’illustres inconnus. À ce stade, une autre remarque s’impose. Sachant qu’il s’agit d’une élection au suffrage direct, est-il normal que le retrait des formulaires soit ouvert à tous les citoyens sans conditions préalables ? Deuxième remarque, tout aussi importante. Mis à part les trois candidats retenus par l’ANIE, ainsi que deux ou trois autres, plus ou moins connus, parmi les recalés, est-il logique de permettre au premier venu de se présenter devant des millions d’électeurs qui n’ont jamais entendu parler de lui ? Ce sont des non-sens qui ont un coût financier, un coût politique et un coût pour la moralisation de la vie publique.
Explications : en déposant 250 000 dinars au Trésor public, n’importe quel citoyen a le droit de disposer de plus de 50 000 exemplaires des formulaires de signatures. Sans obligation de les utiliser. Au stade actuel et avec 3 candidats seulement retenus, le nombre d’exemplaires de formulaires servis à tort s’élève à 31 multiplié par 50 000 ex. (sans compter les 600 ex. d’élus) égal à plus d’un million et demi de formulaires imprimés et distribués en pure perte. Pour le coût politique, l’image de la fonction présidentielle en prend un sacré coup. Il est d’intérêt majeur de hisser la barre bien plus haute. Enfin et c’est l’aspect le plus grave, avoir été postulant dûment attesté par l’ANIE n’est pas forcément un échec pour certains d’entre eux. Cela permet d’inscrire l’épisode sur sa carte de visite. Nous n’allons pas nous étaler sur la possible et future utilisation d’une « participation » officiellement validée. Une participation qui n’en n’est pas une. Assurément, la loi électorale a besoin d’amendements. Sur ce point précis, une seule postulante, non retenue et qui a décidé de ne pas déposer de recours, a eu le mérite de préciser que son activité politique se poursuit et qu’elle compte proposer des amendements à ladite loi électorale sur la base de sa propre expérience. Des propos responsables et dignes de la haute fonction visée. Il s’agit de Zoubida Assoul, une ancienne magistrate qui fait du respect de la justice un point d’honneur. Pour elle, les réseaux sociaux sont un moyen de communication politique. Pas de dénigrement systématique !
Zouhir Mebarki

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