Dans l’état actuel des formations politiques dans notre pays, il y a peu d’espoir de les voir jouer pleinement le rôle qui est le leur. Tous les partis sont « plombés », depuis fort longtemps, dans une léthargie qui aggrave leur paralysie. De plus en plus éloignés des citoyens et de leurs préoccupations, ils forment une représentation qui ne représente plus rien. Mis à part quelques intérêts étroits très éloignés de leur mission originelle. Si aucune solution n’est trouvée pour les remettre au service des citoyens, avec l’adhésion et l’assentiment de ces derniers, c’est l’existence même de ces partis qui est menacée. Ce n’est bon ni pour eux ni pour la vie démocratique du pays. Ce qui explique l’énergique intervention de l’État pour les replacer dans l’échiquier politique. Le projet de loi sur les partis politiques qui vient d’être adopté par le dernier Conseil des ministres, n’est rien d’autre qu’une tentative de « réanimation » des formations politiques en déliquescence. Un texte législatif lifté en profondeur que la majorité des partis, en attendant les retardataires comme le MSP et le PT, considère comme « une avancée qualitative », qui met « un terme aux pratiques anciennes et capable de restaurer la confiance dans l’action partisane et de renforcer le front intérieur », ou encore que « ce texte jette les bases d’une nouvelle ère dans l’action partisane, fondée sur la clarté dans l’organisation et le financement » etc. En effet, le projet de loi combat le « nomadisme politique » conformément à la constitution de 2020, qui coûtera, à son auteur, son siège au Parlement. Il propose une limitation du mandat des leaders à cinq ans, renouvelable une seule fois. Il impose aux partis d’inclure des quotas de jeunes et de femmes dans leurs instances nationales et locales. Il oblige les partis d’ouvrir un compte bancaire dédié et de déclarer toutes les ressources financières avec une sévère mise en garde contre les financements étrangers ou occultes. Le texte prévoit d’autoriser la justice de prononcer la dissolution d’un parti qui ne participe pas à des élections, deux fois consécutives. Ce sont là quelques extraits du projet de loi qui sera soumis au parlement. Plusieurs partis se sont déjà exprimés. Comme le FLN pour qui le texte est « une étape charnière et qualitative dans le processus de relance du paysage politique national ». El Bina juge que ce projet « contribue à l’ancrage de la démocratie véritable telle qu’énoncée dans la Déclaration du 1er Novembre ». Le Front El Moustaqbal, affirme que c’est la « poursuite du processus de réforme profonde et à la consolidation des fondements d’un État fort ». Le parti TAJ pense que le projet vise à « renforcer la confiance du citoyen pour une pratique politique véritable répondant à ses aspirations ». Même appréciation du parti El Karama. Seuls deux ou trois partis ont des approches différentes. Notamment sur la limitation des mandats. Ils devront, cependant, se résoudre au choix de la majorité s’ils veulent sortir la scène politique de sa torpeur !
Zouhir Mebarki









































