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Les opérations seront menées en concertation avec leurs pays d’origine : L’Algérie maintient le cap sur le rapatriement des immigrants illégaux

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L’Algérie est confrontée depuis de longues années aux défis de l’immigration; au moins vingt nationalités y trouvent refuge, surtout les subsahariens ; mais depuis que les temps sont devenus hostiles, mieux vaut savoir qui est qui et qui fait quoi. C’est dans cette perspective, et en traitant les dossiers (au cas par cas) que l’Algérie avait pris l’engagement de rapatrier chez eux le flux de migrants.

Pays traditionnel de l’émigration subsaharienne, pays d’accueil certes, pays de transit et non pas d’installation définitive (l’objectif des migrants c’est les pays d’Europe), l’Algérie découvre que des dizaines de milliers de migrants subsahariens installés sur son territoire ; des hommes, des femmes et des enfants souvent à sec d’argent, terrassés par la fatigue, incapables de poursuivre leur voyage vers le nord. Le choix se fait souvent dans la douleur, mais l’Algérie a encore choisi la voie juste de les renvoyer à leur pays d’origine.
«Nous continuerons d’organiser le rapatriement des immigrants clandestins en concertation avec leurs pays d’origine» a affirmé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, hier, lors de sa conférence de presse, relevant que l’Algérie est «confrontée à une évolution d’une migration illégale du fait d’une situation sous régionale ». Il a ajouté que la migration clandestine remontait des pays du Sahel « par le passage de l’Algérie et de la Libye, un pays qui connait une situation de crise». L’Algérie est ainsi « doublement destinataire» d’un flux de migrants que le gouvernement algérien «n’a aucun complexe à traiter», a-t-il encore affirmé.
En fin 2017, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, indiquait que l’Algérie a déjà «reconduit près de 10 000 migrants clandestins dans leurs pays d’origines». Cela s’est fait, selon lui, «en concertation avec les gouvernements des pays concernés». Une politique qui vise, selon Bedoui, à «sécuriser les frontières du pays». Depuis plusieurs mois, l’Algérie a signé des conventions avec certains pays de l’Afrique subsaharienne pour le «renvoi» des ressortissants de ces pays dans des conditions plus humaines. Des centres de regroupement sont créés un peu partout. Les migrants sont ensuite conduits à Tamanrasset d’où ils sont reconduits chez eux, avec un peu d’argent dans les poches. Le flux des migrants a créé des situations de fait très difficiles à gérer, et souvent à leurs dépends, et par leurs propres concitoyens, qui se sont institués en réseaux de passeurs, moyennant de fortes sommes d’argent. Aussi, si certains ont pu se trouver un job occasionnel, ou plus ou moins stable, la majorité se retrouve, jour et nuit, dans la rue, vivant de la mendicité dans les grandes agglomérations urbaines, et donnant un spectacle affligeant sur leur situation. Il est faux toutefois, de dire que ces migrants sont une source de maux, ou qu’ils sont impliqués dans la criminalité, le Directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, ayant lui-même déclaré en juillet 2017 que la part des migrants dans les affaires liéées à la criminalité en Algérie était marginale, voire insignifiante.En cette période de disette financière, la gestion des migrants est devenue un casse-tête difficile à résoudre ; le ministre de l’Intérieur a affirmé aussi que plus de 500 tentatives journalières d’entrées illégales des migrants sur le territoire par les frontières Sud sont faites (soit 15 000 tentatives par mois), ce qui démontre que malgré les refoulements, les réseaux de passeurs demeurent actifs.
F.O.

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