Plus l’étau sécuritaire se resserre sur les contrebandiers, plus ils s’ingénient pour passer entre les mailles du filet. Une opération anti- contrebande réalisée par la PAF au niveau du poste frontalier d’El Aïoune à El Tarf illustre cette situation. Ces dernières années, les contrebandiers qui écument nos frontières essuient coup derrière coup. La multiplication et le durcissement du contrôle sécuritaire a porté ses fruits. Le travail donne encore plus de résultats lorsque les différents corps de sécurité coordonnent et conjuguent leurs efforts. Les saisies opérées aux frontières sont monnaie courante. Rappelons juste le bilan des Douanes du premier semestre 2025. Quelque 206 affaires de contrebande ont été réalisées et 313 contrevenants interpellés. Mais il n’y pas que le trafic de marchandises. Il y a aussi celui des devises et des métaux précieux. Là nous sommes face à une contrebande bien plus compliquée qu’elle n’y paraît. En effet, les réseaux spécialisés dans le transfert illicite de devises et la contrebande des matières précieuses cherchent à subsister pour maintenir leur « business » à flot. Derrière ce « marché » juteux, les barons ne vont pas, sans contrainte, lâcher le morceau. Ainsi, la méthode utilisée par les passeurs à El Aïoune interpelle. Les éléments de la PAF ont eu affaire à trois femmes qui ont servi de « mules » pour faire passer des billets de banque. Elles ont dissimulé les devises à l’intérieur même de leurs corps. Mais sans succès, grâce à la vigilance des policiers. Une quantité d’or fait également partie de ce trafic illicite. Cette opération déjouée par la PAF en coordination avec la brigade de lutte contre les crimes économiques et financiers de la PJ d’El Tarf, est aussi consistante que curieuse par la méthode utilisée. Cette affaire a été traitée lors d’un contrôle de routine sur un véhicule de tourisme en passage au niveau du poste d’El Tarf. À bord du véhicule, trois femmes sur le point de quitter le territoire national en direction de la Tunisie. Après un examen médical par radiographie sur les passagères, trois montants de billets en euros enroulés estimés à 127.900 euros et des quantités de métal jaune s’élevant à 2,85 kg ont été découvertes sur elles. Pour l’or, les quantités ont été préalablement fondues en de petites pièces pour faciliter leur contrebande. Enfin, les trois suspectes devaient répondre de leur crime devant le procureur de la République près le tribunal d’El Kala. Elles sont accusées de « constitution d’une association de malfaiteurs pour préparer des délits, l’atteinte à l’économie nationale par le commerce illégal de métaux précieux sans poinçon et l’infraction à la législation et à la réglementation relatives au change et au mouvement des capitaux de et vers l’extérieur ».
Farid Guellil