Trois nouveaux mandats de quatre ans qui feront du patriarche Issa (il se prépare, on l’imagine, à une entrée tonitruante, voire fracassante dans le Guiness- book), assis sur le fauteuil de N°1 de la maison de verre du Caire où il ne permet aucune forme d’«irrespect» à son auguste personne et à sa manière de gouverner, depuis voilà près de trois décennies chargées de luttes perdues à l’avance et de scandales à répétition, l’un des plus anciens dirigeants (toutes confédérations internationales confondues) de la planète.
«Imbougeable» (ce n’est pas du français pur mais c’est le terme qui colle le mieux à la situation et à la main- mise totale du personnage sur la gestion passée, l’intéressé est dans la place depuis maintenant 28 longues années, présence que confirme ce qui s’apparente à une vraie dictature que rares sont ceux parmi les dirigeants des fédérations du continent en mesure de permettre de contester sans risques de représailles, et, évidemment, future puisque les choses devraient rester en l’état et ne pas bouger d’un iota, dès lors que le désormais incontestable et impossible à contester N°1 de l’instance en charge de la gestion du sport-roi africain vient de trouver la belle parade pour garder le trône pour trois autres mandats et donc douze années où il mènera les affaires à sa guise, fera la pluie et le beau temps) le vieux Hayatou qui, à 70 balais mal portés, car rongé par la maladie, peut dire un grand merci à ses pairs qui, à la fin du mois dernier (le 29 septembre 2016 exactement, soit il y a moins d’une petite semaine à peine) le remettaient (et de quelle manière !) en scelle en le rassurant aussi bien quant à l’impossibilité de lui succéder dans les conditions actuelles (n’est-il pas le favori N°1 des prochaines élections prévues en principe dans moins d’une année et où tout le monde le donne pour incontournable lorsqu’il faudra passer aux urnes, les jeux de coulisses et sa capacité incroyable à rebondir lorsque les pseudo-contestations le donnent, toutefois sans trop de conviction, pour partant ?) que des nouvelles donnes et de nouveaux textes en mesure de le maintenir en poste pour une période devant le mener à l’horizon 2028. Trois nouveaux mandats de quatre ans qui feront du patriarche Issa (il se prépare, on l’imagine, à une entrée tonitruante, voire fracassante dans le Guiness- book), assis sur le fauteuil de N°1 de la maison de verre du Caire où il ne permet aucune forme d’«irrespect» à son auguste personne et à sa manière de gouverner, depuis voilà près de trois décennies chargées de luttes perdues à l’avance et de scandales à répétition, l’un des plus anciens dirigeants (toutes confédérations internationales confondues) de la planète. Un record en vue, voire presque assuré dès lors que le fantasque président, rompu à l’exercice de la manipulation de la réglementation et si généreux lorsqu’il faut passer au partage des « responsabilités », est considéré comme le plus grand gagnant du tout récent conclave de la CAF dans la capitale égyptienne et ce, pour avoir su manœuvrer et déblayer, à son total avantage, le terrain sur la route (on peut parler de tapis rouge depuis cette date) de nouveaux baux, lui qui (et les lieux s’y prêtaient magnifiquement à cause notamment de leur proximité avec les Pyramides), malgré son âge très avancé et ses nombreux soucis de santé, renaît toujours et par de fumeux tours de passe-passe, tel un sphinx, de ses cendres. Le « vieux » timonier qui, et si Dieu lui prête vie, devrait encore faire partie du paysage jusqu’à l’âge apparemment pas du tout ingrat, de 82 ans, la limitation des mandats aux postes de président et de membre du comité exécutif décidée lors de la dernière assemblée n’étant pas rétroactive car on nous apprend qu’elle ne sera effective qu’à partir de l’année prochaine date du prochain vote dont la particularité, comme de tradition depuis maintenant 28 ans, aucun suspense n’est permis, l’institution africaine étant sûre de ne connaître aucun changement à sa tête, de même que le « roi » camerounais, qui saura quoi faire avec les nouvelles lois de la Fifa (la mesure de limitation des mandats à la présidence de la CAF entre, bien sûr, dans le cadre de la mise en conformité de la CAF avec les nouveaux statuts en vigueur adoptés par cette dernière) et ce cadeau tombé du ciel pour faire définitivement le vide, un sacré ménage autour de son précieux « bien » , ses nombreux détracteurs, et plus encore ses éventuels successeurs devant boire le calice jusqu’à la lie et mettre momentanément un trait (pour au moins douze années) sur leurs ambitions de le déloger de ce poste.
Notre Raouraoua national en tête que tous les observateurs avertis (s’il en avait l’envie, on le concède, lui qui n’a jamais rendu publiques ses intentions quant à une possible entrée en course) présentaient dans la peau de plus grand challenger, les relations entre les deux hommes, plutôt froides, n’étant un secret pour personne. Surtout pas les habitués des couloirs du siège du Caire. Qui osera défier Hayatou dans cette désormais dure batille devant mener au «changement» et à la fin d’un règne bien parti pour survivre à toutes les lois et à toutes les spéculations. Issa, qui a plus d’un tour dans son sac et qui sait sortir la grosse artillerie pour calmer les ardeurs des uns et des autres et se permettre tous les renversements possibles de situation, voir réunir de drôles de consensus, pour ne pas dire « bénédiction » de ses plus virulents adversaires, devrait, sans coup férir, tenir bien en respect ses pairs auxquels il ne laissera que des miettes. Qui vivra verra ? Issa Hayatou, maître manœuvrier, fera de vieux os. Aussi sûrement qu’il mènera la barque à sa guise.
Bien dans son rôle de dirigeant avançant sur ses adversaires un bâton dans une main, une carotte dans l’autre. Et vogue la galère. C’est aussi cela l’Afrique.
Par Azouaou Aghilès