Accueil ACTUALITÉ Les investisseurs indus occupants pullulent : Benamor dénonce la mafia du foncier

Les investisseurs indus occupants pullulent : Benamor dénonce la mafia du foncier

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Beaucoup d’assiettes foncières sont occupées illégalement par des investisseurs sans que ces derniers y implantent leurs projets. Un phénomène perpétué par le peu de prérogatives accordées aux walis pour sévir opportunément.

Cette information a été divulguée par le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, Laïd Benamor, lors de son passage, ce lundi, au Forum Economie du journal étatique El Moudjahid.
Vaguement, le président de la CACI dénonce ce fait récurrent à travers le territoire du pays. Lequel fait est devenu handicapant pour l’investissement, surtout lorsque les investisseurs indus-occupants ne daignent pas lancer leurs chantiers. Le wali, conformément à la réglementation en vigueur, ne peut, argumente l’intervenant, intervenir qu’au-delà d’un délai de six mois, ou il ne peut adresser au contrevenant que des mises en demeure. Ce n’est qu’après que le contreventant ait refusé d’obtempérer que le Chef de l’exécutif peut intenter une action en justice, avec tous les retards qu’implique le cheminement que va prendre cette dernière. Souvent, six mois après, l’usine est solidement implantée, et y toucher, reviendrait à enclencher des émeutes du fait d’avoir tenté de mettre au chômage des centaines d’emplois que cet investissement a eu la chance de créer entre temps.
Cette entrave relevée, l’intervenant en appelle aux hautes autorités de l’État pour y remédier dans l’immédiat. Pondéré dans ces propos, il ne veut pas citer nommément la mafia du foncier, car c’est d’elle qu’il s’agit. Tout en s’attelant à défendre les walis, les présentant comme des boucs émissaires, Laïd Benamor oublie que ces derniers sont bien informés sur tout ce qui se passe sur leur territoire, souvent bien avant que l’infraction atteigne une ampleur non maitrisable. Le rappel vaut son pesant d’or.
Par contre, ils responsabilisent les walis, les logeant, curieusement, à la même enseigne que les maires, sur les retards qu’accusent les projets d’investissements dans les wilayas. Il estime que le mérite revient à ces deux, et seulement à eux seuls, de dynamiser le développement local. « Ce n’est pas à Sellal, à partir de son bureau, de le faire », dira-t-il, ironique. Par ailleurs, Laïd Benamor ne déroge pas à la règle de dénoncer les entraves liées au foncier industriel, sachant que le peu d’espaces dénichés par-ci par-là, destinés à la réalisation de zones industrielles ou de zones d’activités, demeurent insuffisants pour répondre aux besoins d’investissements enregistrés au niveau du CALPIREF.
Comme de coutume, ce sont les fameuses entraves liées aux procédures bancaires et les tendances bureaucratiques qui sont mises en exergue comme lacunes à endiguer sur le champ. Concernant les banques, le président du CACI dira que leur souci principal est de veiller à ce que les demandes de financement qui leur sont adressées soient éligibles aux crédits dont il est attendu qu’elles dégagent. Par ricochet, ceci reviendrais à dire que les investisseurs doivent être à la hauteur du financement qu’ils espèrent escompter, en déposant, le moins attendu d’eux dans ce contexte, une étude de faisabilité technico-commerciale digne de l’objectif de création de richesses espéré de leur part.

Statuts de la CACI obsolètes !
Élu il y a de cela 2 ans, Laïd Benamor ne cache pas son désappointement par rapport aux statuts qui régissent la Chambre, obsolètes et datant de plus de 25 ans. Cette anomalie n’a pas été dissuasive quant à son ambition d’apporter une pierre à l’édifice de la construction économique du pays. Innovation, recherche et développement, formation sont les mots-clés sur lesquels s’articulent les démarches fondées sur la connaissance de la CACI. Pour la formation, la priorisation des cycles au niveau Business School et autres centres de formations gérés par la Chambre a été au menu du programme formatif, pour lequel un CAP (QAP 2020) a été également lancé. Outre la capacité d’orientation des politiques publiques, par un lobbying intelligent, l’implication dans la diminution des relents de l’informel, la relance compétitive dont elle s’est attelée à concrétiser durant cette période, la CACI a axé sa stratégie collaborative avec les autorités compétentes sur des actions liées à la diplomatie économique. « Global Business Discovery », c’est d’elle qu’il s’agit, est la stratégie la plus en vue dans ce programme. Une connexion permanente avec les marchés internationaux en a été l’un des dividendes tirés par les adhérents de la Chambre. Europe de l’Est, Malte et l’Europe Continentale ont été les destinations économiques les plus prisées.

Mission économique en Afrique : concurrencer la France et le Maroc
Mais l’ambition première demeure l’Afrique. Une mission économique s’étalant du 17 au 24 juillet sera effectuée par une quarantaine d’opérateurs économiques. L’objectif premier est de développer les échanges avec l’Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire est le fer de lance, mais aussi avec le Bénin et le Togo. Le fait que le Maroc et même la France aient des projets au niveau du premier cité ne dissuadent nullement Benamor à s’intégrer dans le marché africain, d’autant que des chefs des Etats ont déjà prévu de rencontrer les hommes d’affaires algériens. « On ne craint ni le Maroc ni la France », dira, solennellement, le président de la CACI. Cette virée africaine s’inscrit dans le cadre du programme visant le marché africain, abondant, faut-il le rappeler, dans le souci principal des pouvoirs publics. Développer les segments de l’exportation y figure en bonne place. Bien que pour exporter il faille préalablement produire. Le président du CACI, lui, pense, sur la base d’une étude lancée outre-mer, que la condition essentielle pour réussir l’exportation n’est autre que de réformer le système éducatif, à laquelle on peut ajouter la consolidation de la relation entre l’Administration et les opérateurs économiques activant dans tous secteurs confondus (une e-administration généralisée est l’une des mieux indiquées). Optimiste, Laid Benamor, tout en oubliant que faute d’avoir le bonheur, l’humanité a inventé l’optimisme, pense que le meilleur moyen de développer l’agroalimentaire, dont il est l’un des meilleurs représentants en tant qu’investisseur, est de mettre l’agriculteur sous les ordres de l’industriel. Et pourquoi pas penser à fusionner le ministère de l’Industrie avec celui de l’Agriculture ? Outre cela, les différents classements mondiaux, et dont Benamor détient une copie les concernant, bien qu’il ne soit pas entièrement d’accord, font état d’un net recul de l’Algérie dans neuf sur dix critères définis par la Banque mondiale (le seul ou elle avance c’est celui de l’obtention du permis de conduire, passant de la 124é à la 122é place). Dans tous les autres domaines déterminants de classement « Doing Business », le pays stagne ou recule. Cela incite-t-il à l’optimisme ? Oui, quand on s’appelle Laïd Benamor et lorsqu’on a un plan de sortie de crise en six points (Libérer les initiatives privées visant la diversification de l’Économie, développer une fiscalité incitative et non de redistribution, reconvertir les entreprises de l’informel vers le secteur informel, développement sous forme de filières économiques, les énergies renouvelables, s’inscrire dans une dynamique euro-méditerranéenne….).
Zaid Zoheir

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