Les factions de la résistance palestinienne ont vivement condamné, ce mardi, la décision du parlement israélien (Knesset) d’approuver en première lecture une loi prévoyant l’exécution des prisonniers palestiniens accusés d’avoir tué des Israéliens. Selon elles, ce texte constitue une « mesure fasciste » qui institutionnalise le meurtre et révèle, une fois de plus, la nature raciste du régime d’occupation. Dans un communiqué commun, plusieurs organisations palestiniennes ont dénoncé un « pas supplémentaire vers la légalisation de l’exécution systématique des Palestiniens ». Elles estiment que cette loi, si elle est adoptée définitivement, donnerait le feu vert à une politique de mort lente déjà en cours dans les prisons israéliennes, à travers la torture, la négligence médicale et la privation de droits fondamentaux. Elles ont également averti que le silence de la communauté internationale face à ce projet « équivaut à une complicité directe dans un crime de guerre ». La résistance palestinienne a qualifié ce projet de loi de « tentative pour légitimer le meurtre collectif organisé ». Elle accuse le gouvernement israélien d’utiliser le cadre juridique comme instrument de répression, transformant les tribunaux militaires en véritables chambres d’exécution sous couvert de légalité. Dans sa déclaration, la résistance palestinienne a affirmé que ce texte s’inscrit dans la continuité du « racisme institutionnalisé » du gouvernement d’extrême droite israélien. Elle y voit une tentative de justifier les crimes de guerre commis contre le peuple palestinien, notamment à Ghaza, où les bombardements et les exécutions sommaires se poursuivent malgré le cessez-le-feu. Pour le mouvement du Jihad islamique, cette loi représente une « escalade criminelle grave » dans la politique d’extermination systématique menée contre les Palestiniens. Le mouvement souligne que le projet de loi intervient dans un contexte où les forces d’occupation continuent de violer l’accord de cessez-le-feu, avec de nouvelles attaques de drones sur l’est de Khan Younis, ayant causé plusieurs morts et blessés parmi les civils. De son côté, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a dénoncé une « crime de guerre à part entière » et un pas supplémentaire vers la « fascisation» de l’appareil législatif israélien. Selon le FPLP, cette loi officialise la peine de mort comme outil politique et complète la politique d’élimination physique déjà pratiquée sur le terrain par l’armée d’occupation.
Une loi initiée par l’extrême droite israélienne
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, le texte a été présenté par Limor Son Har-Melech, membre du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, dirigé par le ministre Itamar Ben Gvir. Le projet a été approuvé par 36 députés contre 15, avant d’être transféré à la commission parlementaire compétente pour examen en vue des deuxième et troisième lectures. S’il est adopté, ce texte permettrait à Israël de condamner à mort tout prisonnier palestinien accusé d’avoir causé la mort d’un Israélien, même dans le cadre d’opérations de résistance contre l’occupation.
Cette décision intervient au trente-et-unième jour du cessez-le-feu à Ghaza, déjà marqué par de multiples violations israéliennes. Au cours des dernières 24 heures, plusieurs Palestiniens ont été tués ou blessés dans des frappes de drones ciblant des zones résidentielles, notamment à l’est de Khan Younis. Parallèlement, des sources diplomatiques citées par Al Jazeera ont révélé que les États-Unis ont distribué un projet de résolution amendé au Conseil de sécurité de l’ONU concernant la mise en œuvre d’un plan de fin de guerre dans la bande de Ghaza. Le texte américain préciserait « des conditions et un calendrier plus clairs » pour le retrait progressif de l’armée sioniste du territoire. L’adoption de cette loi en première lecture marque un tournant inquiétant dans la dérive autoritaire d’Israël. En institutionnalisant la peine de mort à l’encontre des prisonniers palestiniens, le gouvernement d’extrême droite israélien franchit un nouveau seuil dans la banalisation du crime et la négation du droit humanitaire international. Pour les Palestiniens, cette législation n’est rien d’autre qu’une arme de plus dans la guerre totale menée contre leur existence.
M. S.















































