Les épis de l’autosuffisance

Autonomie stratégique ! Basée sur une approche moderne et durable, la nouvelle vision impulsée par les pouvoirs publics au secteur agricole commence à donner ses fruits. La barre a été placée haut : la sécurité alimentaire comme ambition légitime de cette Algérie qui bouge dans la bonne direction. L’objectif est inscrit en gros caractères, sur tous les frontons. Cap sur le développement des cultures stratégiques, telles que les céréales, les légumes secs, les oléagineux, le lait et le sucre. En parallèle, le dossier des filières de l’élevage, qui, elles aussi, font partie de la politique de l’État, est en maturation. En matière de relance, force est de constater que le secteur a creusé son sillon. Tous les intervenants sont sur le terrain. À commencer par le premier maillon de la chaîne. L’agriculteur, à savoir, réhabilité et replacé dans le cœur de la stratégie. D’ailleurs, on entend moins de fellahs réclamer aides et subventions. Leurs préoccupations ont trouvé l’oreille attentive de l’État. On ne compte pas le nombre de fois où le président de la République est intervenu en leur faveur. Avec des mesures concrètes, comme l’approvisionnement gratuit en semences, la subvention des engrais à 50%, le financement de forage de puits et l’installation des systèmes d’irrigation d’appoint à hauteur de 60%, le dédommagement des sinistrés des aléas de la nature etc. Le message est reçu cinq sur cinq. L’agriculteur a pris conscience des enjeux. Si grands qu’il doit faire la transition vers la professionnalisation de son métier. Si grands qu’il doit retrousser les manches.
Car, « L’agriculture est une science, non pas une tradition », pour reprendre une phrase-catalyseur du chef de l’État. Aujourd’hui, les résultats des efforts laborieux sont là. En pleine période de récolte, les Algériens constatent, non sans fierté, les immenses champs de céréales parcourus, à l’infini, par l’objectif des caméras. Aussi énormes que sont, aussi, les quantités récoltées. « Ce ne sont pas des dunes de sables, mais de céréales ! », commente, exalté, un concitoyen sur les réseaux sociaux. La récolte serait un record à Adrar, El-Oued, Touggourt, Méniâa … Les rendements prévisibles sont rassurants. Il dépassent les attentes. Mais, modérons le propos et attendons le bilan de saison pour le confirmer. Le RGA, qui sera lancé aujourd’hui, nous en dira encore plus.
L’opération, autrement dit, participe du souci de constituer une base de données fiable. Que l’on soit bien d’accord : Les capacités et insuffisances nationales doivent se savoir avec exactitude. Les réponses aux besoins devraient également l’être. Finissons-en avec les approximations, le Président est à cheval sur ce terrain ! Ceci étant, l’objectif de l’autosuffisance fixé à 9 millions de tonnes avant fin 2025 est bien parti pour atteindre sa cible.
Par ailleurs, on ne manquera pas de remercier la chaîne marocaine Medi1. Passons les médisances en nous traitant de menteurs pour avoir « utilisé  l’IA » pour « gonfler » les moyens colossaux déployés pour la campagne de moisson-battage dans le sud du pays. Notre riposte est cinglante à ce sujet. La polémique a enflé, et c’est tant mieux pour l’Algérie. Sans le vouloir, en effet, la propagande du Makhzen nous a rendu un grand service. C’est un véritable coup de pub pour les performances record de notre production céréalière !
Farid Guellil