La communication vidéo du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, diffusée la semaine passée sur twitter, et à travers laquelle il a rassuré les Algériens sur son état de santé et a projeté son retour au pays pour reprendre son agenda présidentiel, continue à alimenter certains cercles médiatiques véreux.
Les mêmes ou presque qui, après avoir spéculé sur son absence due pourtant à un impératif de santé, ont trouvé à redire, maintenant que l’agitprop s’est tue dans le fond. Aujourd’hui encore, il s’agit de « démontrer » ce pourquoi le chef de l’État recourt aux réseaux sociaux pour communiquer avec son peuple. Et dire que la chose n’est pas exceptionnelle pour Tebboune qui, à l’instar de ses homologues étrangers, contexte sanitaire oblige, continue à communiquer au sujet de son état de santé et continue à donner des instructions au Gouvernement. N’est-il pas le chef d’État français, lui aussi récemment infecté par la Covid-19, qui a adopté les réseaux sociaux pour communiquer avec son peuple ? Depuis quelques jours, les interrogations les plus farfelues ne manquent pas sur les plateaux. Sur les écrans surtout, derrière lesquels se tapissent toutes ces langues acérées qui ont cru bon induire l’opinion publique en erreur par un flux de fake news. Qu’est-ce qui a bien « contraint » Tebboune à opter pour twitter et non pas pour les canaux traditionnels officiels (ENTV et ou APS) ? Ne serait-il pas un signe de désaccord en haut lieu, sinon entre le Président et l’État-major de l’ANP ? On en rajoute même une couche ; histoire de justifier d’emblée le style conditionnel pour répondre aux interrogations.
Mais, cette manière de débattre pour débattre, trouve du mal à cacher l’évidence d’une communication moderne, qui s’avère aujourd’hui incontournable, et à laquelle-on le constate quotidiennement dans cette crise pandémique mondiale- bien des chefs d’État font appel aux réseaux sociaux pour communiquer avec leurs concitoyens. Or, trouver prétexte en la distance séparant le président Tebboune de son pays, pour récuser, à tort, le canal de communication qu’il a adopté, étant en période de convalescence en Allemagne, relève d’une vision étroite de la communication publique.
À l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication, si certaines réunions de haut niveau ou de décisions capitales recommandent la présence physique des hauts responsables de l’État, rien n’empêcherait de donner instruction et d’en communiquer à distance en ces circonstances de force majeure. Ainsi, pour ne prendre que l’exemple du président français, Emmanuel Macron, qui était infecté par le virus Corona et testé positif ce vendredi, il continue à s’acquitter de ses missions depuis son lieu d’hospitalisation, donc en dehors de l’Elysée. Le président américain, Donald Trump, et malgré lui, a souvent communiqué sur twitter sur des décisions capitales engageant l’avenir de son pays. Faut-il le rappeler encore, pour avoir décidé, fin décembre 2019, de privilégier l’APS comme canal officiel, le président Tebboune a été critiqué par ses détracteurs. Et pourtant, il s’agissait alors de mettre fin aux fake news qui ont suivi son élection à la tête de l’État. Encore une fois, le chef de l’État n’est ni le seul à être contaminé par la Covid-19, ni encore moins le seul à avoir communiqué fréquemment sur les réseaux sociaux, surtout depuis qu’il ait quitté l’hôpital et poursuit sa convalescence en Allemagne.
Farouk Bellili
