L’EN U20 rencontrera, dimanche, la Mauritanie dans le cadre du match «aller» pour le premier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2017. À l’arrivée, une victoire attendue, mais très courte qui ne la met pas totalement à l’abri. Au-delà de la manière et du score (2-1) qui ne permet pas à cette catégorie de nos «espoirs», tellement et souvent décevants, d’entrevoir le «retour» (le 22 du mois en cours) l’esprit tranquille , on retiendra l’envie de la sélection, drivée par le coach Mohamed Mekhazni et qui a eu l’occasion de disputer un certain nombre de matchs amicaux au cours de sa préparation, d’imiter leurs aînés des U23 sur lesquels très peu pariaient sur les chances de relever le défi de la CAN de la catégorie. Suite de la Des U23 auxquels, tradition oblige, on promettait une autre déculottée dans la lignée de celles, nombreuses, qui ont émaillé le quotidien de nos différentes sélections de jeunes et dont la particularité est d’avoir toujours rendu la sanction suprême qu’à ce niveau (on ne parlera jamais assez du sort réservé à la formation à la base et le peu d’intérêt accordé par nos dirigeants de clubs, écrasés par l’obligation du résultat immédiat, à la relève) le football algérien était mis en demeure, à chaque sortie internationale ratée lamentablement, de revoir sa copie. Dans un match qu’on savait compliqué face à un adversaire mauritanien venu défendre crânement ses chances et débarquant à Alger pleine d’espoirs au détour d’un stage de préparation qui les a vus, dit-on, croiser le fer, outre des formations de clubs espagnoles de bon niveau, de grandes sélections sud-américaines telles l’Argentine ou le Mexique, la bande à Mekhazni, mise également dans de bonnes conditions de préparation, savait que son avenir dans cette compétition devait passer par une bonne entame. Et donc un sérieux avantage à la marque (ce qui n’a pas été réalisé) en mesure de les mettre à l’abri d’une mauvaise surprise au retour à Nouakchott et poursuivre ainsi une aventure s’annonçant sous de meilleurs auspices depuis le coup de maître réussi lors de la dernière édition du tournoi africain des U23 en terres sénégalaises, où les camarades de Derfelou ont fait mieux que de se défendre en atteignant, contre toute attente, la finale après s’être sortis avec brio d’un groupe de la mort où figuraient de grosses pointures africaines à l’instar de l’Egypte, le Mali et le Nigeria contre lequel d’ailleurs ils passeront à côté d’un énorme exploit dans une finale ouverte sur tous les scénarios. Algérie- Mauritanie en U20. Et déjà l’impression que le football algérien sort petit à petit la tête de l’eau, les U23, démentant tous les pronostics, faisant mieux que d’en défendre l’image de marque à la signant une présence historique en finale de Dakar. Avec une cerise sur le gâteau. La priorité des priorités après une longue traversée du désert : une brillante qualification pour les Jeux Olympiques (été 2016 à Rio de Janeiro, Brésil), une fête à laquelle le sport roi national n’a plus goûté aux immenses joies depuis Moscou 1980 (comme ce fut long !) et cette belle génération des Madjer-Assad-Belloumi. Des bijoux qui brilleront de tout leur éclat deux ans plus tard en Espagne à l’occasion d’un Mondial où ils feront trembler les monstres de l’époque, la fière Allemagne en tête.
L’art du … gâchis
Ce dimanche, et pour nos U20, il était clair qu’il ne fallait pas se rater. Ne pas rater des débuts devant décider d’un parcours qu’ils souhaitent semblable à ceux de leurs aînés de la catégorie supérieur et ce, après une préparation qui a débuté il y a plus d’une année. Ce qui faisait dire à leur jeune entraîneur, Mekhazni, la veille de la rencontre que «tout le monde se sent très bien. Les joueurs, qui sont calmes et n’ont aucune pression particulière, se sont donnés à fond et sont conscients de ce qui les attend. Ils sont prêts. Rien n’a été laissé au hasard. On a énormément travaillé.» Premier résultat probant et avant la manche retour, un succès qui ouvre grandement les portes de la «qualif» et le sentiment partagé que l’on peut compter sur ce groupe à l’avenir. Le sentiment que la pâte existe réellement pour d’autres exploits, même si des doutes sont là depuis justement que cette sélection des U23 est revenue de Séoul avec, dans les bagages, deux défaites (cinq buts encaissés et zéro réalisation, mais aussi des informations insistantes, enfin vérifiées, sur des cas d’indisciplines nuisant à la sérénité du groupe et n’incitant pas à l’optimisme à un peu plus d’un petit trimestre du coup d’envoi du grand rendez-vous quadriennal du sport universel, dans sa version brésilienne) en amical certes mais qui, si elles n’inquiètent pas, n’en déçoit pas moins l’opinion, les prestations catastrophiques et les deux mauvaises copies rendues à l’occasion obligeant les responsables de la FAF, le président Raouraoua en tête, à demander des explications au 1er responsable de la barre technique, le Suisse Pierre André Schurmann, désormais contesté, voire dans l’œil du cyclone, dont la gestion laisserait à désirer. Notamment dans le registre disciplinaire, Après les deux piètres prestations face néanmoins à un vis-à-vis sud-coréen connu pour sa vivacité et sa discipline tactique doublée d’un potentiel physique (la preuve que l’on travaille sérieusement de ce côté-ci de la planète où le moindre détail vaut son pesant), le moins que l’on puisse dire est qu’une fois la page (l’euphorie ?) du très récent tournoi continental tournée et le billet des J.O en poche, il semble évident que nos «Olympiques» (ils ont la grosse tête ?) sont retombés dans les travers chers à notre football, le professionnalisme n’étant pas, au demeurant, la principale des vertus. Hors sujet, les vice-champions d’Afrique n’ont finalement pas pesé lourd devant les vice-champions d’Asie. Et cette impression qu’en jeunes, on n’a pas la même définition de la notion du travail dès lors qu’on change de continent. Une tare qu’il faudra (ce n’est pas déjà trop tard avec les fuites qui sortent régulièrement de la «maison» quant à la difficulté des responsables techniques à maîtriser leurs troupes, des joueurs décidant de n’en faire plus qu’à leur tête ?), à quatre mois des J.O le style de jeu (tellement de choses sont à revoir, et vite, sur le plan technico-tactique, beaucoup d’analystes regrettant l’absence d’âme pour une équipe au niveau largement en dessous de la moyenne et n’ayant pas le niveau requis pour une bonne représentation face aux grands de la planète) passant largement au second plan des préoccupations.
Un printemps qui n’en est pas un ?
Loin derrière ces histoires récurrentes (le stratège usmiste et non moins grand espoir du football national, Zinedine Ferhat, pour ne pas le nommer se distinguant par un comportement condamnable et risquant gros, par exemple une expulsion pure et simple de la sélection si la C.D de la LFP, qui l’entendra jeudi, devait prendre au mot le rapport salé qui a été établi contre lui, ce qui devrait freiner sa progression et donner à réfléchir à de possibles recruteurs étrangers lui qui serait, disent des sources, sur les tablettes de clubs européens huppés) d’indisciplines remontant à bien avant la CAN et qui empoisonnent à nouveau la vie d’un groupe en besoin de sérénité. Un Ferhat au standing et à la côte constamment en hausse et qui déçoit, lui qui portait, croyaient les observateurs, sur ses frêles épaules, les espoirs d’une génération composée (on pouvait le croire) de nombreuses stars en herbe, voire de belles pépites annonçant, le printemps s’étant déjà installé depuis près d’un mois, quelques hirondelles traçant la voie à un réel potentiel. Les prémices d’une belle génération espérait-on. La voie d’une génération dorée sur laquelle on pouvait construire du solide. Une U23 qui donnerait l’exemple en rapprochant (quelques uns sont déjà à ses portes et il leur est seulement demandé des efforts supplémentaires) certains de ses éléments les plus en vue de la sélection «A» et balayer ainsi l’éternel et jamais tranché débat sur la qualité du produit local. Des U23 de bon cru et comptant sur des valeurs sûres. Des U23 bien dans leur tête et sommés de prouver qu’ils ont du potentiel. Que le groupe qui a fait la campagne du Sénégal et représentera les couleurs algériennes à Rio a, pourvu que les résultats internationaux en jeunes évoluent en hausse (nos petites catégories, très irrégulières et sevrées d’évènements majeurs, gagneraient à s’abonner aux phases finales de championnats d’Afrique et mondiales, le chemin semblant à nouveau tracé par les U23 et leur admirable parcours à Dakar) vraiment de «beaux jours devant lui.» Reste l’essentiel : la politique de formation des clubs algériens dont on connaît les tares dans ce domaine, les pépites annoncées, faute de repères professionnels, venant, les unes après les unes, décliner dans un système brisant (sauf rares exceptions, nous citerons les Slimani ou Soudani qui ont eu la chance de sortir des mailles des filets du bricolage ambiant et percer dans le si exigeant monde «pro») les talents. Et cette question lancinante. Qui revient à chaque sortie de l’E.N, au détour du moindre petit exploit :
Qu’a à espérer le football algérien de cette dynamique enclenchée par les U23 Ou faut-il, déjà, comme à l’occasion des nombreux gâchis émaillant la scène, devoir se préparer dès maintenant à compter la casse à venir, la tendance étant que rares sont les générations ayant tenu promesse ? Comme de se poser la question si cette cuvée 2015, qui est passée à côté d’un coup magistral en finale de CAN, sera un jour capable de nous livrer les stars de demain. Nous promettre, sans le concours des binationaux, de remettre à nouveau le football algérien sur le toit de l’Afrique. En «A» faut-il le préciser. L’Algérie, championne d’Afrique avec ses seuls joueurs locaux et animant nos tristes compétitions locales. Moins sûre est la réponse nous concédera-t-on sûrement.
A. A.