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L’enjeu des infections à l’hôpital

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Les infections contractées à l’hôpital, ou infections nosocomiales, n’épargnent aucun pays. Leur lutte est plus facile à dire qu’à réussir. Que ce soit aux Etats-Unis, en Angleterre, en Italie ou tout autre pays développé, aucun patient hospitalisé ne peut être à l’abri de ce type d’infections appelées « nosocomiales (qui) sont des infections contractées dans un établissement de santé ». Pourquoi ? Parce que l’hygiène dans un hôpital n’a rien à voir avec l’hygiène à la maison ou en tout autre lieu. L’eau et le savon seuls ne peuvent pas à eux seuls prémunir, les patients hospitalisés, contre toutes les infections nosocomiales. Oui, car les agents infectieux sont divers et variés. Il y a les cas où le malade s’infecte avec ses propres germes. C’est le cas des brulés, des dermatoses ou autres plaies qui favorisent l’infection par la dissémination des germes du patient dans son environnement, par exemple le lit. Il y a les cas où l’infection provient d’autres malades. Ici la transmission est généralement manuportée (contact avec les mains) par le personnel soignant. Dans cette classification on peut ajouter le germe de la tuberculose qui, lui, se transmet par voie aérienne. Il y a également ce qu’on appelle « la xéno-infection » c’est-à-dire par des personnes venant de l’extérieur comme lors d’épidémie de grippe par exemple. Citons enfin « l’exo-infection » due à des équipements défaillants installées dans les blocs opératoires comme les filtres à air ou les autoclaves (appareils de stérilisation). Ceci pour dire que maintenir une bonne hygiène dans un hôpital est extrêmement plus complexe que dans une maison ou un bureau. Le taux de prévalence des infections nosocomiales en Algérie ou infections associées aux soins (IAS), connait une « baisse significative » selon une enquête, lancée en février et rendue publique mercredi dernier, par notre institut national de santé publique (INSP) en coordination avec l’organisation mondiale de la santé (OMS) au niveau de 16 centres hospitalo-universitaires (CHU) dans 12 wilayas du pays ». Et pour confirmer cette « baisse » une enquête a été menée parallèlement sur « la consommation des antibiotiques dans les CHU d’Alger ». L’INSP n’annonce pas de baisse de consommation.  Elle a simplement « démontré la nécessité d’harmoniser les pratiques et de renforcer la politique de bon usage des antibiotiques ». Malgré tout, les infections nosocomiales auraient « baissé pour atteindre les 6% » dans notre pays selon l’INSP. Aux Etats-Unis cette prévalence est de 10%. En Italie à 6,7%. En Angleterre, l’usage des antibiotiques chez l’homme a été diminué de 7% selon les derniers chiffres de 2017. Ce qui laisse entendre une baisse des infections en général y compris les nosocomiales. Nous ne terminerons pas sans préciser qu’une personne hospitalisée, donc malade, est plus vulnérable aux agents infectieux. De plus, en milieu hospitalier, les germes développent souvent des résistances aux antibiotiques. L’hygiène hospitalière est une spécialité à part entière !
Zouhir Mebarki

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