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L’élection, l’Algérie et la démocratie

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Il fut un temps où nos voisins du Nord nous reprochaient de tripatouiller les scores à chacune de nos élections. Depuis 2019 nous essayons d’exercer la véritable démocratie inscrite, depuis 62 ans, au fronton de la République. C’est dire le retard pris par notre peuple dans l’exercice de ce droit qui consiste à donner son avis sur tout ce qui engage le devenir de la Nation. Aujourd’hui, nous essayons d’organiser et de réussir nos élections de la même manière que nos voisins du Nord: La France et d’autres pays européens. Or ce qu’on oublie ici et là-bas, c’est que les Algériens ne sont libres dans leur pays que depuis un peu plus d’un demi-siècle. Ce qui est sans commune mesure avec les pays du Vieux continent qui- mis à part les guerres qu’ils se sont infligés et les quatre années subies par la France lors de l’occupation allemande- n’ont pas connu les affres de la domination étrangère. La liberté chez nos voisins du Nord est bien plus ancienne que la nôtre. L’exercice de la démocratie aussi. Pourtant et malgré notre manque d’expérience de la démocratie, nous nous surprenons à vouloir dépasser les démocraties qui ont cours sur la rive nord de la Méditerranée. La « majorité silencieuse » qui nous avait été imposée lors de la colonisation (et même la fraude électorale à la mode française dite « Naegelen »), à notre corps défendant, demande du temps pour être remplacée par la liberté d’expression. C’est une donnée capitale que nous avons négligée. Notre empressement à agir et réagir lors d’élections à « l’occidentale » nous cause des surprises. Nous nous sommes remis du syndrome Naegelen, sans nous libérer du confort handicapant de la « majorité silencieuse » qui n’est pas agissante, faut-il le re-préciser. Nos détracteurs vont faire une fixation sur les résultats de l’actuelle élection présidentielle. Nous leur disons d’avance que nous n’avons pas à en rougir. Surtout quand on les compare avec les élections chez notre ancien colonisateur de l’autre côté de la Méditerranée. C’est du Kif-Kif au même. L’essentiel étant d’avoir élu notre président de la République. Selon les résultats provisoires rendus publics hier par le président de l’ANIE, le président Tebboune a été réélu avec plus de 94% des suffrages exprimés. Pour les détails, ceux-ci seront communiqués par la Cour Constitutionnelle dans quelques jours. L’essentiel aussi est de remettre tout le monde au travail. D’assurer la rentrée sociale en général et la rentrée scolaire en particulier. De maintenir le rythme de réalisation des usines de dessalement d’eau de mer qui sont notre « assurance-vie » avec l’autosuffisance alimentaire. Quant à notre « majorité silencieuse », il faut protéger ceux qui en font partie et les aider à sortir de leur « hibernation » coloniale. Plutôt que de la montrer du doigt et lui en tenir rigueur. On ne « secoue » pas un malade, on le soigne. Au final, les plus grands gagnants de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 sont : l’Algérie qui a élu son président et la démocratie qui avance !
Zouhir Mebarki

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