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L’écrivaine, Nadia Sebkhi, décrypte pour « le Courrier d’Algérie » l’univers fascinant d’Assia Djebar :  Le mal de vivre d’un « je » féminin

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L’écrivaine, Nadia Sebkhi a examiné dans son dernier livre «Assia Djebar, sur les traces d’une femme engagée» paru chez «Tafat éditions», l’itinéraire de la grande romancière «Assia Djebar» qui a défié tous les challenges et cela depuis 1957 de son premier roman «La Soif» à «Nulle part dans la maison de mon père» (2007). Egalement directrice du magazine littéraire «LivrEscQ». Cette dernière a précisé au «Courrier d’Algérie» que cette figure marquante de la littérature algérienne, était, aussi une icône du féminin et une «Passerelle» entre le Maghreb et le monde occidental jusqu’aux États-Unis.

Le Courrier D’Algérie : La scène littéraire s’est enrichie, ces derniers jours d’un nouveau livre intitulé «Assia Djebar, sur les traces d’une femme engagée» de «Nadia Sebkhi», parlez nous de ce travail?
Nadia Sebkhi : Ce livre se veut, en effet montrer mon regard sur une écrivaine qui a mené un combat culturel. Il s’agit de « Assia Djebar ». Une femme qui a touché à tous les axes de la culture, journalisme, l’art pictural, poésie, roman fouillé dans l’histoire, nouvelles, préface, cinéma, …. Cet ouvrage examine, en revanche l’itinéraire de cette écrivaine qui a défié tous les challenges et «cela depuis 1957 de son premier roman «La Soif» jusqu’à «Nulle part dans la maison de mon père» (2007). Donc, ce livre est un recueil de toutes mes conférences, mes lectures, mes interventions, mes émissions «radio» et «télé» sur «Assia Djebar».

Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Quand j’avais décidé de faire ce travail sur « Assia Djebar » … j’avais envie de présenter ses « 50 ans d’écriture»…j’ai trouvé curieux que cette écrivaine s’intéressait, aussi à l’art pictural et parmi l’un de ses passages elle citait la plasticienne algérienne «Baya». Aussi, j’évoque dans ce travail son parcours en tant que cinéaste. Ce qu’il faut savoir, également que j’étais, vraiment éblouie par son parcours et son regard sur l’islam et le rôle de la femme «Rawya» à l’arrivée de l’islam tout en lisant son roman «Loin de Médine».
Aussi, Assia Djebar s’est revendiquée, aussi à travers ses écrits et ses romans, son héritage arabo-andalou musulman. De même, elle s’est considérée comme une écrivaine du Maghreb, de l’amazighité, de la berbérité, de la francophonie et de l’arabo-musulman… Malheureusement et avec toute cette richesse qu’elle avait , Assia Djebbar n’était pas très bien connue par rapport à ses démarches, son engagement…. Ceci dit c’est à travers son «écriture» ou ses écrits, qu’on peut découvrir que cette grande écrivaine était une femme engagée.

Outre cela, quels étaient les grands axes de ce travail ?
Dans ce travail, j’ai vraiment voulu, aussi piocher sur ses fameux discours à l’Académie française, le jour où elle a évoqué le problème de l’intégrisme, et à partir de ce discours on voyait bien son engagement par rapport à l’Islam, à l’Algérie et enfin au passé colonial.
Je décortique, aussi dans ce livre, son discours à «Fès», dans ce discours elle disait toujours que «l’histoire nous a présentées comme des femmes pleureuses, elle ne nous a pas présentées comme des femmes à part entière. Par ailleurs, il faut savoir, aussi que «Assia Djebar» était une femme, vraiment agacée par «le cliché féminin» comme elle était, aussi agacée par le silence des femmes et le regard des orientalistes. Pour elle, la femme n’est pas un objet. Assia Djebar était, de même une grande voix du Maghreb et de l’Afrique et une passerelle entre le Maghreb et le monde occidental jusqu’aux États-Unis…. ce qui me fascine le plus en cette femme, c’est qu’elle ne disait pas trop de choses… comme elle ne faisait pas trop d’interviews …. C’est à travers son travail qu’on peut la découvrir.

Pourrait-on considérer ce livre comme un nouveau souffle pour faire connaitre «Assia Djebar» aux lecteurs qui ne la connaissent pas ?
Oui, comme je vous ait dit auparavant, cette grande écrivaine n’était pas connue par rapport à son travail creusé. Elle était connue seulement comme un « Nom » … . En effet, toutes ces choses là m’ont poussée à la faire connaître en faisant ce travail. Aussi, dans ce livre, je reviens sur «Le Blanc de l’Algérie» de Assia Djebar. Un livre à travers lequel, l’auteure nous retrace les «chers disparus» à l’époque du terrorisme (dans les années 1990) à l’exemple de «Boussebsi», «Boukhobza», ……etc, donc, cette grande dame voulait d’une Algérie moderne, une femme «émancipée». Aussi, en lisant «Le Blanc de l’Algérie», j’ai compris que «Assia Djebar» était malheureuse de voir les intellectuels assassinés par l’intégrisme.
Par ailleurs, le livre évoque son dernier livre «Nulle part dans la maison de mon père »et a travers ce livre, j’avais l’impression que je pouvais bien la comparer avec la philosophe allemande «Hannah Arendt».

Enfin, parlez-nous du style d’écriture de ce livre ?
Le style est facile, je voulais bien présenter cette auteure avec un style facile.
Interview réalisé par Mehdi Isikioune

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