Le sous-secrétaire d’État américain chargé des affaires politiques, Thomas Shannon arrivera samedi, à Alger, pour une visite de trois jours, durant laquelle, il rencontrera les responsables de l’État, des patrons et des entrepreneurs algériens. Le déplacement du responsable américain, en Algérie intervient, à moins de deux semaines, de la visite prévue du chef de la diplomatie de la Fédération de Russie, Sergüei Lavrov, à Alger. Sur la teneur et l’agenda à Alger, de Thomas Shannon, l’adjoint du secrétaire d’État américain aux affaires étrangères, John Kerry, il sera question, selon le communiqué d’État américain de l’examen de « la coopération forte » entre Alger et Washington, notamment dans « la lutte contre le terrorisme» est-il précisé. Les questions économiques seront également au menu, puisque le responsable américain, rencontrera lors de ses séjours, à Alger, les patrons et les entrepreneurs algériens, pour parler des opportunités d’investissement en Algérie. Le responsable américain qui a entamé sa tournée dans le Maghreb et l’Afrique, le 16 février dernier, en se rendant au Maroc, pour être aujourd’hui et demain, à Tunis, ou selon le communiqué du département de John Kerry, Thomas Shannon sera appelé à «affirmer le partenariat stratégique croissant entre nos deux pays (Etats-Unis et la Tunisie (Ndlr) » est-il précisé, lors de ses rencontres avec les responsables tunisiens, et « discuter » ajoute la même source, avec « les leaders de la société civile de leur important rôle dans la poursuite de l’engagement citoyen dans les processus politique» est-t-il indiqué. Après ses séjours à Alger, l’ex-ambassadeur américain à Caracas, Venezuela, de 1996 à 1999, Thomas Shannon continuera sa tournée, dans deux pays africain, Burkina Fasso et sera le 24 au Mali, où il aura des entretiens le Président malien, son ministre des Affaires étrangères et celui en charge de l’Unité nationale au Mali. Nommé, le 12 dernier, au poste de sous-secrétaire d’État américain chargé des affaires politiques, après avoir été désigné, décembre 2013, conseillé au département d’État des affaires étrangères, par John Kerry. Considéré comme un diplomate de carrière de haut rang du service américain des Affaires étrangères, Thomas Shannon, n’est pas à sa première visite, en Algérie. Il revient, en effet, à Alger, un an après, sa visite, en février 2015, en tant que conseiller politique de John Kerry, durant laquelle, il a rencontré les membres de la médiation internationale, conduite par Alger, dans le cadre du dialogue inter-malien, qui a été sanctionné par le paraphe de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
La Libye au cœur des entretiens entre Shannon et les responsables Algériens
Le responsable américain qui aura, lors sa visite en Algérie, à réaffirmer, sans nul doute, la solidité des relations entre Washington et Alger, ses rencontres avec les responsables algériens porteront, notamment sur la coopération entre les deux pays, en matière de lutte contre le terrorisme, à propos de laquelle les responsables américains, politiques et militaires reconnaissent la « précieuse et solide» expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et le rôle que joue Alger, notamment sur le plan diplomatique pour la promotion de la voie du dialogue politique dans les crises et les tensions, secouant certains pays de la région, dont le Mali et la Libye. Ce qui ne manquera pas d’être au centre des échanges et discussions qu’aura le responsable américain, notamment avec,Ramtane Lamamra, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Aussi il sera à Alger, quelques jours, avant la tenue, à Tunis, du conclave des pays voisins de la Libye, annoncé, dimanche dernier, par Abdelkader Messahel, au terme d’un entretien avec le chef de la diplomatie tunisienne, Khemaies Jhinaoui, en visite de travail, à Alger. Par ailleurs, la tournée du responsable américain dans la région maghrébine et africaine intervient, faut-il le noter, dans une conjoncture particulière de la question libyenne. Celle-ci ayant connu de nouveaux développements, ces dernières semaines, notamment en étant à l’ordre du jour de conclaves depuis janvier dernier, de pays membres de l’Otan et ceux formant la coalition internationale que dirige Washington, dans sa lutte contre les terroristes de daech. Aussi, sa venue dans la région maghrébine intervenue deux jours après l’annonce, dimanche dernier, de la composante du gouvernement d’Union nationale libyen, composé de 18 ministres, lequel staff gouvernemental en attente depuis, de l’approbation de ses membres par le parlement de Toubrouk, reconnu par la communauté internationale, pour pouvoir entamer les missions qui lui sont assignées, selon l’accord politique, conclu entre les acteurs libyens sous les auspices des Nations-unies. Thomas Shannon est en déplacement dans la région au moment où des informations font état d’une ré-intervention militaire étrangère qui se précise en Libye, cinq ans après celle menée par l’Otan dans ce pays, du 19 mars à octobre 2011. Outre des informations, même les déclarations de responsables occidentaux abondent dans ce sens, à l’occasion de conclaves successifs, à Paris, Rome et Bruxelles, sur la Libye et l’activité de daech dans ce pays. Le porte-parole du Pentagone, a, à titre d’exemple, fait savoir fin janvier dernier, qu’il «évalue les options» militaires en Libye, et ce, à cause de la menace grandissante des terroristes de daech dans ce pays, précisant à cette occasion, même s’il est encore «trop tôt», pour savoir comment la situation va évoluer, a indique Peter Cook. De son côté, le secrétaire général de l’Alliance militaire atlantique, Jens Stoltenberg a indiqué, à ce propos, «si un accord est trouvé, l’Otan se tient prête à apporter un soutien, mais, le gouvernement doit demander, et les conditions sur le terrain doivent changer.» a-t-il déclaré, fin janvier.
Karima Bennour