Alors que l’Algérie a parachevé son renouvellement institutionnel avec la tenue le 27 novembre des élections locales, un processus engagé, depuis l’élection présidentielle, l’adoption de la Constitution et la tenue des législatives qui ont créé la nouvelle donne avec la percée des indépendants dans la scène politique, la fin de l’argent sale via la lutte contre la corruption, le moment est venu comme l’avait annoncé le président de la République pour se pencher sur la production industrielle nationale promettant que 2022 sera une année économique par excellence.
En effet, l’année qui vient tout juste de se terminer a connu un véritable changement dans les institutions politiques de l’État, concrétisant le programme du président de la République Abdelmadjid Tebboune, rappelant qu’au 2ème semestre le pays a connu deux importantes élections, commençant par les législatives organisées en juin qui ont connu la forte participation pour la première fois des indépendants, quant aux locales, il est important de retenir que le taux de participation, était plus élevé que les deux précédents.
Un peu plus de 35% des inscrits se sont rendus aux urnes contre à peine 23% en juin dernier. Difficile d’y voir néanmoins un affaiblissement de la dynamique de boycott qui a marqué toutes les élections organisées depuis 2019, tant les scrutins locaux n’obéissent pas à la même logique politique qui configure les consultations nationales. Aussi on a assisté à la participation d’un des principaux partis de l’opposition en Algérie, le FFS, contrairement au PT et au RCD qui ont boycotté le rendez-vous. Quant aux résultats, la victoire du FLN en juin dernier avait constitué une surprise retentissante, mais son arrivée en tête à l’occasion des Locales était attendue, tant dit que le RND a gardé son statut de « 2e parti du pouvoir », et les indépendants ont confirmé leur percée dans le sillage de la nouvelle politique de l’État qui tend à faire plus de place dans les institutions aux jeunes et à la société civile.
Le produit national à l’assaut du marché africain
Fini avec le changement politique comme l’avait précisé Tebboune lors de la conférence nationale sur la relance industrielle, l’Algérie se projette en 2022 sur l’économie notamment par la relance industrielle et le commerce extérieur, vers l’Afrique, dont les voisins, comme la Libye, la Mauritanie et autres, en créant plus de zones de libre-échange en Afrique, afin d’assurer la sortie de la dépendance des recettes des hydrocarbures et booster l’économie nationale, ce qui n’est pas une mince affaire. De ce fait, parmi les performances de l’économie algérienne durant l’année 2021, figure l’envolée du montant des exportations hors hydrocarbures qui a avoisiné les 4,5 milliards de dollars à fin novembre, soit un niveau jamais égalé depuis l’indépendance. Quant à notre commerce extérieur, celui-ci a connu une amélioration, ou les réserves de change, hors or, ont atteint 44,724 milliards de dollars à fin septembre 2021 grâce à un fort recul du déficit de la balance commerciale, ce recul important du déficit est dû principalement à la forte hausse des exportations de biens qui sont passées de 16,240 milliards de dollars à fin septembre 2020 à 26,402 milliards de dollars à fin septembre 2021, soit +62,3 %. Ce qui affirme selon les experts que nos stratégies en la matière continueront à être orientées par la traduction des engagements pour passer d’une économie rentière et de consommation à une économie de la connaissance et de la performance. Pour cela et comme l’avait dit le président il faut se baser lors de cette prochaine année sur la mobilisation de toutes les énergies, à travers la création d’emplois, le renforcement de la production nationale, la transformation du produit national et la création de richesse. Appelant dans ce contexte de passer de l’exportation des produits bruts à l’exportation des produits manufacturés, insistant sur l’impératif pour l’Algérie d’être une « locomotive affranchie de la dépendance ». Pour cela plusieurs mesures ont été appliquées comprenant notamment la création de couloirs verts dédiés à l’exportation, des avantages fiscaux, des facilitations administratives en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger. Parmi les incitations qui ont permis la dynamisation des exportations hors hydrocarbures, figure aussi le nouveau règlement de la Banque d’Algérie qui autorise les exportateurs à disposer de la totalité des recettes en devises générées par leurs activités. Concernant, l’industrie, l’Algérie compte opérer une véritable « révolution» et augmenter la contribution de l’industrie à l’économie nationale, tout en œuvrant à l’aplanissement de tous les obstacles bureaucratiques, à l’effet de rapprocher l’administration de l’investisseur. Rappelant que cette année Tebboune a demandé la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) qui permettrait à l’Algérie de bénéficier des exonérations douanières qu’il prévoit, de façon à conforter son économie et renforcer sa production et ses exportations.
Des acquis sociaux en vue
Figurant parmi les grandes réformes devant se concrétisées l’année entrante (2022), dira le président de la République qui a assuré que cette réforme passera par « un débat national élargi » associant les syndicats, et que la « levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevés ».
Précisant que cette réforme nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises, soulignant que la revalorisation des salaires à travers la baisse de l’IRG et l’augmentation du point indiciaire qui est une démarche juste ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, aussi parmi les mesures comportant dans la loi de finances 2022, la mise en place d’une allocation chômage proche du SNMG assurant au chômeur jusqu’à obtention d’un poste de travail. Également le relèvement du point indiciaire dans la fonction publique.
À la fin et en rappelant les engagements du président de la République nous espérons que la nouvelle année 2022 sera consacrée exclusivement à l’économie, sera beaucoup plus meilleure que l’année précédente notamment en ce qui concerne l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen.
Sarah Oubraham