Il n’y a plus l’ombre d’un doute, le président Bouteflika sera bel est bien le candidat du pouvoir. Autrement il s’agit d’un choix électoral irréversible pour les partis de l’Alliance. La décision a été prise hier au siège national du FLN à Hydra. Les quatre chefs du quatuor FLN-RND-TAJ-MPA, respectivement Mouad Bouchareb, Ahmed Ouyahia, Amar Ghoul et Amara Benyounès, se sont donné le mot au cours d’une réunion qui les a regroupés autour d’une même table.
À l’issue de cette entrevue, où il était question de sortir avec un seul mot d’ordre, les Alliés ont appelé, à l’unisson, le président Bouteflika à postuler à nouveau à la Présidentielle. «Le moudjahid Abdelaziz Bouteflika sera notre candidat pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019», ont-ils annoncé dans un communiqué laconique, qui tranche définitivement le choix du candidat de la coalition du pouvoir. Les quatre partis, qui n’ont jamais failli de leur Allégeance au Président durant ses quatre mandats à la tête de l’État, ainsi renouvelée au grand jour, à chaque circonstance et occasion si besoin est, ont met en avant «la paix, la stabilité et le développement réalisés» sous la conduite de Bouteflika, comme pour résumer l’essentiel de son bilan et l’appeler à rempiler pour un autre mandat.
En conférence de presse au matin de cette journée, soit avant la rencontre avec ses compères de l’Alliance dans l’après midi, Ouyahia a donné le ton. «Nous soutenons bien un candidat. Notre Alliance a opté pour le président Bouteflika. L’occasion nous a été donnée ici pour l’appeler encore à présenter sa candidature pour un nouveau mandat à la tête de l’État», a-t-il annoncé devant un parterre de journalistes, qui l’on assailli de questions sur justement le choix à prendre et les motivations qui ont fait courir les partis de la coalition présidentielle. Mieux, Ouyahia laissait dire qu’il y aurait 1% de chances que les partis de l’Alliance se portent sur un candidat autre que Bouteflika. La messe ainsi dite sur le choix porté à la personne du Président, le quatuor devra attendre la décision finale de leur mentor. Interrogé justement sur ce qu’il attend comme dernier mot du Président, Ouyahia reste évasif et s’est contenté, d’un ton toutefois rassurant, qu’il s’attendrait à ce que le chef de l’État se prononce sur l’offre qu’on lui a faite, à travers une lettre contenant les axes de son programme qu’il adresserait au peuple algérien.
Et lorsque ça vient de la bouche d’Ahmed Ouyahia il y a peu de doutes à se faire là-dessus, connaissant notamment sa proximité avec les affaires du sérail et le président de la République lui-même. C’est en ces termes que le néanmoins Premier ministre a confirmé, au nom de ses alliés, un choix qui est désormais irréversible. Jusqu’alors en effet, certaines locutions verbales employées par les membres de la coalition renvoyaient plus à un soutien à la «continuité» qu’un appel franc et direct à la candidature de Bouteflika. Ainsi va la position du président du MPA, Amara Benyounès, qui a donné matière à plusieurs lectures avant de trancher la question, vendredi, l’instance nationale de son parti réunie, pour appeler le Président à rempiler pour un autre mandat. Au FLN version Mouad Bouchareb aussi : À un moment donné, et après avoir été porté à la tête du FLN pour remplacer un Ould Abbès, qui faisait dans le trop de faveurs -assimilé à un abus à l’adresse de Bouteflika-, son successeur était tellement moins loquace que sa position prêtait-elle aussi à équivoque.
Farid Guellil