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Le « procès » du Conseil de sécurité

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Inscrite comme priorité dans l’agenda de l’Algérie durant son mandat, la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU démarre à Alger, où se tient la 11e Réunion ministérielle du Comité des dix chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine. Le ton à ce projet a été donné à l’occasion de la 78e AG de l’ONU qui s’est tenue en septembre 2023. Devant ses pairs du monde entier, le président Abdelmadjid Tebboune avait creusé le sillon du sacré travail que compte accomplir la diplomatie algérienne. À savoir, mettre toute son énergie au service d’un monde plus juste et plus humain dans le cadre d’un nouveau système international basé sur le multilatéralisme. Elle œuvre aussi pour réparer une injustice historique à l’égard de l’Afrique. Un continent, parent pauvre sur l’échiquier, qui mérite d’être représenté au sein du Conseil de sécurité. Fort de 54 Etats membres, de bientôt 1,5 milliard d’habitants et représentant 25% des membres de l’ONU, l’Afrique mérite, tout au moins, un siège parmi les décideurs du monde. Dans son plaidoyer pour une représentation digne de l’UA au sein du CS, l’Algérie a été d’un argumentaire en béton : La perte d’efficacité du Conseil dans son rôle, de premier plan, dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. La preuve à cette incapacité doublée d’une incurie de l’organe central de l’ONU quant à imposer l’application de ses résolutions et autres décisions découlant de la justice internationale, le génocide sioniste contre la Palestine. N’est-il pas temps de mettre fin aux agissements criminels d’une entité hors-la-loi qui continue à massacrer massivement des vies innocentes ? N’est-il pas encore temps de rendre justice à un peuple- aux côtés de ses semblables réprimés dans leurs propres territoires-qui aspire légitimement à établir son État indépendant ? L’Algérie, qui a recouvert sa souveraineté au prix fort d’un million et demi de martyrs, en connait un bon bout pour défendre les causes relevant d’un fait de décolonisation et établi comme tel par le droit international. Notre pays, qui siège au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent depuis janvier 2024, est bien parti pour défendre un monde multilatéral juste où l’organisation africaine aura son mot à dire. On n’a rien inventé, si ce n’est de militer pour une réforme de l’ONU dont les premiers pas du projet remontent à 1993. Notamment, avec la création d’un groupe de travail à participation ouverte au sein de l’Assemblée générale, transformé en un format de négociation intergouvernementale en 2009. Bien qu’il existe des questions sur lesquelles les membres de l’ONU s’accordent, dans le cadre de la réforme, différents groupes divergent sur le nombre des membres du CS, celui des 10 non-permanents et sur le droit de veto. À ce titre, le libre arbitre revient, peut-être, au SG de l’ONU, António Guterres, qui a jugé opportun et impératif de renouveler les institutions multilatérales sur la base des réalités politiques et économiques du XXIe siècle. Entendre, réformer le Conseil de sécurité en fonction du monde d’aujourd’hui.
Farid Guellil

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