La pénurie persistante du lait subventionné en sachet continue de susciter des interrogations en dépit des mesures prises par les autorités concernées afin de régler le problème. Depuis des années, le manque de ce produit de base très consommé par la population continue de se poser malgré les quantités importantes qui sont produites quotidiennement pouvant répondre largement à la demande. Kamel Rezig, ministre du Commerce, semble être dépassé par la situation qu’il avait pourtant juré de prendre en main dés son installation à la tête du secteur. En effet, le ministre s’était engagé en janvier 2020 à mettre rapidement un terme au problème du marché de lait tant au niveau de la production qu’au niveau de la distribution. Il avait alors fait état de l’élaboration d’un système de traçabilité de ce produit afin de savoir où partent les quantités produites, au moment où le citoyen ne trouve pas un seul sachet chez le commerçant en détail. Malheureusement, ces déclarations n’ont pu être efficacement appliquées sur le terrain car une année après, la situation est restée la même et aucune amélioration dans ce sens n’a été constatée. Il est essentiel de souligner, d’autre part, que le ministère du Commerce n’est pas le seul à être concerné par cette question. Le ministère de l’Agriculture avait, pour sa part, reçu en janvier 2020 des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, afin de pallier à cette problématique de manque de lait subventionné. Le fixant comme une priorité pour le secteur, le Président avait exhorté à cet effet le département de Hamid Hamdani de « traiter définitivement, dans un délai n’excédant pas 6 mois, la question du manque de lait, à travers la mise en œuvre d’une politique de modernisation et de partenariat ». Mais voilà, aujourd’hui et en pleine pandémie, les citoyens continuent à faire la queue afin de pouvoir s’approvisionner de lait alors que les derniers arrivés retournent souvent les mains vides. Il faut noter que la vente de lait en sachet se fait généralement très tôt le matin, dés l’arrivée des camions de distribution, alors que les cageots se vident très rapidement. Au cours de la journée, voire le soir, il est très rare voire impossible d’en trouver. Il faut dire que si l’on n’arrive toujours pas à trouver les causes de cette pénurie en allant des unités de production jusqu’aux distributeurs, comment parler alors du passage à l’emballage en carton au lieu du sac en plastique. Alors que de multiples annonces ont été faites dans ce sens. Sur le terrain rien n’a été fait puisque le lait subventionné de 25 DA est toujours commercialisé dans des sacs en plastique en dépit des risques que cela puisse avoir sur la santé des consommateurs.
Ania Nait Chalal