Le baptême du feu du staff gouvernemental dirigé par Aymen Benabderrahmane aura lieu, officiellement, aujourd’hui, dans un premier Conseil des ministres post-législatives présidé par Abdelmadjid Tebboune. À souligner que la dernière réunion périodique en date remonte à fin mai dernier eu égard à l’impératif rendez-vous électoral du 12 juin d’après.
Au menu de ce Conseil qui fait peau neuve depuis la nomination, d’il y a un peu plus de deux semaines, de l’équipe de l’Exécutif précédée par la désignation à sa tête de Benabderrahmane, l’installation officielle et l’entrée en fonction de facto du nouveau gouvernement qui aura la charge de relever plusieurs défis en ces temps d’incertitudes sanitaires due à la montée exponentielle des contaminations à la Covid-19. C’est d’ailleurs là la question centrale figurant sur l’ordre du jour du Conseil des ministres.
Autrement dit, selon un communiqué de la présidence de la République, l’installation solennelle du gouvernement actée, le Premier ministre présentera un exposé portant « mesures d’aménagement des mesures sanitaires relatives au système de prévention contre la propagation du Covid-19. » Ce qui est une urgence au regard de la situation sanitaire que le commun des spécialistes et professionnels du secteur, le ministère de la Santé y compris, qualifie d’inquiétante. Un état de fait qui a donné à réfléchir aux plus hautes autorités, dont la décision de mettre à jour, voire même la mise en branle d’un nouveau dispositif de lutte contre le rebond de la pandémie est attendu pour aujourd’hui, à l’issue du Conseil des ministres.
En tous les cas, le fait de confier le dossier sanitaire à l’autorité du Premier ministre lui-même, alors que c’est son subalterne à la Santé qui s’en occupait auparavant suivant les recommandations du Comité scientifique, est un signe avant-coureur de mesures sanitaires plus rigoureuses en vue. Y’aurait-il un retour au confinement à domicile total ou partiel ? La question mérite d’être posée lorsque l’on sait que les derniers constats des intervenants dans la sphère sanitaire, dont les membres du Comité scientifique en particulier, encouragent d’aller vers des mesures plus fermes pour faire reculer la propagation de la pandémie.
Retour au confinement à domicile ?
C’est d’autant plus que l’Algérie vit une troisième vague qui plus est marquée par la montée des variants Covid-19, que le contrôle de la situation commande une expertise sanitaire et des enquêtes épidémiologiques plus poussées.
En effet, le constat observé sur le terrain est tel que l’Etat ne peut plus tolérer davantage de largesse avec toute la menace que peut constituer un relâchement général face aux mesures barrières sur la santé du citoyen. Bien que les Algériens semblent reprendre peu à peu les bonnes habitudes sanitaires, comme le port du masque de protection et le respect de la distanciation physique avec autrui, faut-il encore que le geste sanitaire soit un acte citoyen pour l’intérêt de tous. Et là, l’intervention de l’autorité publique pour faire respecter la loi, celle découlant des décisions que le Conseil des ministres aura à prendre dans sa nouvelle riposte à la pandémie, soit plus ferme pour plus d’efficacité dans la lutte contre la Covid-19.
À cette réponse fort attendue à la situation sanitaire s’ajoute la nécessité de vulgariser autant que faire se peut la vaccination contre la Covid-19. L’objectif étant de toucher le plus grand nombre de citoyens en vue d’aspirer à l’immunité collective, dont le seuil minimum de 70% représente le salut pour la stabilité sanitaire. Sur ce terrain, la campagne de vaccination semble aller bon train. La large disponibilité des vaccins encouragent de plus en plus les citoyens à se faire administrer le fameux « antidote ». Enfin, le Conseil des ministres aura à donner une réponse précise au problème de l’oxygène médical dans les services Covid-19 en plus de la carence en places de prise en charge des personnes contaminées.
Par ailleurs, souligne le communiqué de la Présidence, le Conseil des ministres planchera sur un nombre d’exposés relatifs à trois secteurs. À savoir, de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, du Commerce et de la Promotion des exportations, et enfin du ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique.
Farid Guellil