Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réitéré, dimanche soir, la défense du dossier de la Mémoire nationale, qui ne saurait faire l’objet de marchandage dans le cadre des relations bilatérales entre les deux peuples algérien et français. La Mémoire nationale « ne saurait faire l’objet de renonciation ni de marchandage dans le cadre des relations entre l’Algérie et la France », a-t-il affirmé lors de son entrevue médiatique. Se disant confiant en l’intégrité de son homologue français à ce sujet, le Président de la République a rappelé les propos de ce dernier que ce qui s’est passé en Algérie durant la colonisation française « était pire que la Shoah » et que la colonisation a été « un crime contre l’Humanité ». À une question sur la question de l’ouverture des Archives, le Président a réaffirmé que c’est là « une partie intégrante de la Mémoire nationale ». Il a cité, dans ce sens, des archives concernant la période ottomane que la France doit restituer à l’Algérie ainsi que d’autres archives relatives à des « Arch » et des insurrections populaires. Évoquant la récupération des crânes de martyrs des révoltes populaires, effectuée le 5 juillet dernier, le Président a évoqué le caractère « exceptionnel » de cette décision du Président français, en ce sens qu’elle relève en principe de l’Assemblée nationale française selon une procédure bien déterminée, « ce qui reflète le niveau des bonnes relations entre les deux pays », a-t-il ajouté.
B. O.
LE PROJET PORTANT DÉCHÉANCE DE LA NATIONALITÉ RETIRÉ « Nous défendrons d’une manière ou d’une autre la sécurité de l’État »
L’ avant-projet de loi portant déchéance de la nationalité algérienne pour tout algérien qui commet des actes portant atteinte à la sécurité et à l’unité nationales, a été « retiré » en raison de « son interprétation erronée », a fait savoir dimanche soir le président Tebboune. Pour rappel le texte élaboré par le ministère de la Justice et garde des Sceaux prévoit une procédure de déchéance de la nationalité algérienne, acquise ou d’origine, applicable à tout algérien qui commet, depuis l’étranger, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale. La décision du retrait de ce texte, présenté en réunion du Gouvernement, intervient suite à « l’interprétation erronée » qui en a été donnée, a expliqué le Chef de l’État, rappelant que « la double nationalité ou la plurinationalité n’est pas un crime et nous respectons cela car supposé apporter du plus au pays d’origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme ». « Cette procédure concernait uniquement la question de l’atteinte à la sécurité de l’État que nous défendrons d’une manière ou d’une autre », a poursuivi le président Tebboune.
R. N.